Le Bureau Conjoint des Nations-Unies pour les droits de l’homme déplore le surpeuplement constaté dans la prison centrale de Munzenze qui regorge des détenus évalués à 3280 alors qu’elle a été construite pour acceuillir 300 personnes.
Dépêchée à Goma pour palper du doigt les conditions carcérales, la délégation du Ministère des droits humains a échangé avec la coordonnatrice du Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (BCNDH), Astou MBOW mardi 24 mai à Goma sur la situation des prisonniers.
« La situation est critique. Elle l’était avant l’état de siège certes, mais elle s’est empirée pendant l’état de siège » explique la coordonnatrice du BCNDH.
Selon Astou MBOW, la prison centrale de Goma initialement construite pour accueillir 300 personnes, regorge à ce jour 3280 personnes dont 3152 hommes et 128 femmes avec en moyenne un décès par semaine.
Elle a pour ce faire, sollicité l’implication du ministre des droits humains auprès de sa collègue de la justice pour qu’enfin, les bénéficiaires de la dernière grâce présidentielle signée par le chef de l’état quittent la prison car jusqu’à ce jour cette ordonnance n’a jamais été appliquée pour les prisonniers de Munzenze.
A la cour d’appel, la délégation conduite par le conseiller en charge des conditions carcérales, Me Pierre-Gomer Naduka s’est entretenue avec le premier président de cette instance, Nicolas Twendimba Manana.
Ce dernier s’est dit engagé au désengorgement des prisons et à l’amélioration des conditions de détentions dans sa province.
Il a aussi peint un tableau sombre sur la situation des détenus de la prison de Munzenze.
Après moultes discussions axées sur les conditions de vie des détenus, il a invité ses hôtes à participer à la réunion de la cellule des détentions pour faire la restitution de la situation de détenus dans différentes prisons du Nord-Kivu.
A l’issue de cette réunion, un rapport d’inspection effectué par une équipe composée de 15 enquêteurs qui ont travaillé durant 5 jours à la prison de Munzenze a été présenté à l’assistance.
A cet effet,
2138 dossiers ont été traités, 130 détenus préventifs libérés dont 10 militaires et policiers, 5 femmes, 3 autres qui comparaissaient en présence des enquêteurs ont également été libérés et 18 enfants transférés à l’EGEE.
Plusieurs recommandations ont été formulées sur la stratégie de désengorgement de la prison de Munzenze notamment la multiplication des chambres foraines afin qu’il n’y ait plus des condamnés par rapport aux détenus préventifs.
Léonie KBGL
