La coalition « Le Congo n’est pas à vendre » (CNPAV) a, à son tour, condamné les circonstances et la procédure de l’interpellation du journaliste Stanis Bujakera, directeur adjoint de publication du média en ligne Actualite.cd et correspondant de Jeune Afrique et Reuters, ainsi que sa mise en détention sous mandat d’arrêt provisoire.
Dans un communiqué publié le mercredi 13 septembre 2023, dont une copie est parvenue à la rédaction de Yabisonews.cd, cette structure estime que la liberté de la presse est menacée en RDC.
« Depuis un an, la presse tant nationale qu’internationale est soumise à une énorme
pression, des tracasseries administratives, des menaces publiques émises par des ministres et des responsables sécuritaires ainsi que des expulsions des journalistes étrangers…Les
journalistes congolais à forte audience comme Stanislas Bujakera, Elysée Odia ou encore Peter Tsiani sont régulièrement menacés », lit-on dans ce communiqué.
Cette coalition craint que la situation se détériore à quelques mois de la tenue des élections et puisse constituer une entrave à la démocratie.
« A l’approche des élections, un tel climat représente un frein pour la démocratie. Pour mettre un terme au cycle de violences, des crimes économiques et les violations des droits humains qui minent l’avenir du pays, la RDC a besoin d’une presse forte et indépendante, nationale et étrangère. Ces attaques contre la liberté d’expression ont d’ailleurs été dénoncées dans le dernier rapport du bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme dans notre pays », poursuit-il.
Le CNPAV a ainsi demandé que l’État se concentre sur « les enquêtes nationales sur les allégations de blanchiment d’argent et de corruption restées sans suite. Pour autant qu’elles soient lancées, les poursuites de décideurs suspectés d’avoir perçu des pots-de-vin s’avèrent creuses et se terminent souvent par une
absence totale de redevabilité ». Il a par conséquent exigé la mise en liberté du journaliste Stanis Bujakera.
Rappelons que Stanis Bujakera interpellé à l’aéroport de Ndjili a été placé sous mandat d’arrêt provisoire par le parquet de grande instance de Kinshasa Gombe. Le correspondant de Jeune Afrique est poursuivi pour « faux bruits et propagation de fausses informations » sur l’affaire de l’assassinat du député national Chérubin Okende.
Patrick Matanga