L’ancien président, Joseph Kabila Kabange, séjourne depuis dimanche à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, une ville aujourd’hui sous contrôle du groupe rebelle AFC/M23 soutenu par le Rwanda. C’est ce qu’annonce des sources concordantes recoupées ce lundi 26 mai 2025, par Yabisonews.cd
Promesse tenue. Lors de son allocution en ligne du 24 mai, Joseph Kabila avait annoncé son intention de se rendre à Goma. Vingt-quatre heures plus tard, l’ancien chef de l’État foule effectivement le sol d’une ville occupée par un mouvement armé en guerre ouverte contre Kinshasa.
Dans une déclaration prononcée la veille de son « son arrivée », Kabila a vivement dénoncé la politique du gouvernement actuel à l’égard des populations de l’Est, les accusant d’avoir été « abandonnées » et même « punies ».
« Ces décisions et bien d’autres vous asphyxient et rendent votre vie plus précaire que jamais », a-t-il lancé, faisant référence notamment à la déconnexion des institutions financières locales du réseau bancaire national et aux restrictions sur les déplacements de personnes et de marchandises.
Il a appelé à « humaniser les conditions de vie » dans cette région meurtrie par trois décennies de conflits armés, exhortant l’armée, la justice et les services de sécurité à se mettre réellement au service du peuple congolais. « Protéger la population est un devoir fondamental de l’État », a-t-il rappelé, sur fond d’ovations de ses partisans rassemblés dans la ville.
Il effectue ce déplacement, quelques jours après la levée de son immunité parlementaire par le Sénat et alors que la justice militaire l’accuse de trahison.
Joseph Kabila est signalé à Goma alors qu’il est visé par une enquête de la justice militaire congolaise.
L’ancien président est accusé de collusion avec le M23/AFC et de participation présumée à un complot ourdi par le Rwanda visant à assassiner le président actuel Félix Tshisekedi. L’un des témoignages avancés par l’accusation évoque une conversation téléphonique entre Kabila et un haut responsable du M23. Il y aurait émis des réserves quant à l’assassinat du président Tshisekedi, qu’il aurait jugé contre-productif, lui préférant un scénario de coup d’État militaire.
CTMAMPUYA
