RDC : Muyaya recadre Kabila et rejette les accusations de poursuites ciblées contre les officiers swahiliphones

Face aux accusations graves formulées par l’ancien président Joseph Kabila sur une prétendue campagne d’arrestations ciblées contre des officiers militaires originaires des provinces swahilophones, le gouvernement congolais a opposé un démenti ferme et sans équivoque.

Lors d’un briefing de presse tenu lundi 02 juin à Kinshasa et retransmis en direct sur la RTNC, le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a dénoncé une tentative délibérée de manipulation de l’opinion à travers l’instrumentalisation de la question ethnique au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).

« Être swahiliphone n’exonère pas des poursuites lorsque les choses n’ont pas été faites comme elles devraient l’être », a martelé le porte-parole du gouvernement.

S’inscrivant en faux contre les propos tenus par Joseph Kabila dans une déclaration diffusée sur YouTube, Patrick Muyaya a dénoncé ce qu’il qualifie de « volonté délibérée d’inoculer le poison de la division ». Selon lui, aucune procédure judiciaire en cours n’a pour fondement l’origine régionale ou linguistique des officiers poursuivis.

Dans sa prise de parole, Muyaya a rappelé que l’armée congolaise est une institution républicaine, apolitique, au service de la nation dans son ensemble.

« L’armée est apolitique, elle est protectrice de la nation. Et lorsqu’on parle de la nation, on ne peut pas parler de tribu, d’autant plus qu’il n’existe pas de tribu swahili ici. On ne peut pas non plus chercher à identifier les uns et les autres, si ce n’est dans une volonté délibérée d’inoculer le poison de la division », a-t-il affirmé avec gravité.

L’ancien président Joseph Kabila avait, dans une allocution publique diffusée sur la chaîne Reconstruire RDC, fustigé la gestion actuelle de l’armée nationale, évoquant une « déliquescence totale » du secteur sécuritaire. Il a notamment dénoncé une série d’arrestations « arbitraires » d’officiers supérieurs, qu’il affirme être pour la majorité issus de l’espace swahilophone, accusant le pouvoir de dérives claniques et de favoritisme ethnique.

« La situation sécuritaire actuelle se caractérise par une formation militaire bâclée, des recrutements et nominations fondés sur l’appartenance ethnique, ainsi que par l’emprisonnement sans jugement de nombreux officiers, majoritairement swahiliphones », a déclaré Joseph Kabila.», a-t-il déclaré dans un discours très critique envers les autorités actuelles.

En réponse, Patrick Muyaya a rejeté catégoriquement ces allégations. «Je voudrais donc que vous tous, qui vous êtes levés comme nous dans le cadre de ce bloc patriotique, que nous puissions collectivement empêcher que de tels discours de stigmatisation puissent prospérer. Car c’est par là que l’ennemi cherche, à tout prix, à nous diviser pour faire croire qu’il y a des problèmes communautaires. », a-t-il prévenu.

Il a également appelé les acteurs politiques et sociaux à la responsabilité, les invitant à ne pas céder à la tentation de l’instrumentalisation communautaire des enjeux sécuritaires.

Interrogé sur les éventuelles preuves de sélectivité ethnique dans les arrestations au sein des FARDC, le ministre s’est montré direct.

« Si nous faisons aujourd’hui un tour, si nous regardons le travail de l’inspection, le travail de l’auditorat, est-ce que les officiers à propos desquels il y a des reproches sont strictement ou essentiellement swahiliphones ? C’est faux.», rejette fermement Muyaya.

Pour faire toute la lumière sur cette affaire, le porte-parole du gouvernement a annoncé qu’il invitera dans les prochains jours le porte-parole des FARDC à participer au briefing hebdomadaire du gouvernement. Objectif : clarifier de manière technique et précise les procédures en cours, loin des discours de division.

Alors que l’Est du pays reste en proie à une insécurité chronique, alimentée par des groupes armés locaux et étrangers, le gouvernement semble déterminé à maintenir le cap de la justice et de la discipline dans l’armée, sans céder aux pressions identitaires.

CTMAMPUYA

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