Patrick Muyaya exhorte la jeunesse universitaire à « s’approprier le processus de pacification de la RDC ». Le ministre de la Communication et des Médias a lancé cet appel lors d’une conférence tenue, le mercredi 23 juillet 2025, à l’Université de Kinshasa.
« Il ne peut y avoir de paix durable si la jeunesse ne s’approprie pas l’histoire et ne participe pas à l’écriture du présent », a-t-il dit.
Le thème de la rencontre, « Au cœur du processus de pacification de la RDC : comprendre pour agir, l’appropriation du narratif congolais par la jeunesse pour la construction d’une paix durable », a placé la jeunesse congolaise au centre des stratégies de sortie de crise et de reconstruction de la mémoire collective.
Dans son intervention, le ministre Muyaya a rappelé que depuis plus de trois décennies, la RD-Congo traverse des périodes d’instabilité profonde, en particulier dans les provinces de l’Est. Pour lui, l’implication des jeunes dans la compréhension des enjeux historiques, géopolitiques et économiques du conflit est la condition sine qua non d’un avenir pacifié.
« Il y a parmi vous des jeunes qui, depuis leur naissance, n’ont connu qu’un pays en guerre. Cette guerre ne vise pas seulement le président Félix Tshisekedi. Elle vise la souveraineté même de notre pays », a-t-il insisté, évoquant la responsabilité de la jeunesse dans la défense de l’intégrité nationale.
Pour éclairer le chemin parcouru dans le processus de paix, il a énuméré cinq dates-qui définissent les avancées diplomatiques de 2025 :
• 18 mars : Rencontre tripartite à Doha entre les chefs d’État du Qatar, de la RDC et du Rwanda ;
• 23 avril : Déclaration conjointe RDC – AFC/M23 ;
• 25 avril : Déclaration de principes RDC – Rwanda à Washington ;
• 27 juin : Signature de l’Accord de paix RDC – Rwanda ;
• 19 juillet : Déclaration de principes RDC – AFC/M23.
Le ministre a mis en garde contre les « narratifs importés » qui dépeignent la RDC exclusivement à travers le prisme de la guerre, du chaos et de la dépendance internationale. Il a invité les étudiants à se réapproprier leur histoire, à produire un récit national fondé sur la résilience, les réussites locales et les aspirations congolaises.
« Le récit d’un peuple forge son identité collective, influence ses choix politiques et renforce son unité », a-t-il souligné.
Face à une jeunesse souvent exclue des débats nationaux, Patrick Muyaya a proposé la création de plateformes de production médiatique citoyenne, en collaboration avec les médias publics et privés. Il a notamment annoncé le renforcement de la radio universitaire Alma Mater, émettant sur tout le campus de l’UNIKIN, comme canal d’expression des étudiants.
Le ministre a encouragé les jeunes à s’informer, à remettre en question les fausses informations, à promouvoir le dialogue intercommunautaire et à s’impliquer dans les initiatives de justice transitionnelle.
Prenant la parole à son tour, le recteur de l’Université de Kinshasa a salué la démarche du ministre, soulignant que « l’université reste le cœur battant de la pensée nationale ». Il a qualifié Patrick Muyaya de « cardiologue de l’information », capable de décoder les vérités souvent déformées par la désinformation ambiante.
CTMAMPUYA
