Félix Tshisekedi a affirmé que les massacres à répétition commis dans la partie orientale de son pays ne sont pas dus à un simple conflit, mais plutôt à un génocide qui dure depuis plus de trois décennies.
Lors de son discours à la 80eme assemblée générale de l’organisation des nations unies ( ONU), prononcé tard dans la nuit de mardi à mercredi, examiné par la rédaction de Yabisonews.cd, le président de la République démocratique du Congo (RDC) a retracé ce calvaire génocidaire. Il a notamment évoqué l’un des points attestant cette tragédie : le déplacement massif d’au moins sept millions de Congolais à l’extérieur de leur pays d’origine et la mort de plusieurs Congolais.
Dans le même registre, abordant la question politique, le chef de l’État a rappelé que cette situation a dépassé des dimensions géopolitiques, soulignant les ambitions des acteurs concernés qui pillent les richesses minières congolaises. Il a dénoncé une tragédie qui vise à effacer la mémoire collective tout en détruisant les communautés.
« Les Nations Unies elles-mêmes, à travers le rapport Mapping, ont documenté l’ampleur des atrocités. Il ne s’agit pas seulement d’un conflit, mais d’un génocide silencieux qui frappe le peuple congolais depuis plus de 30 ans », a déclaré Tshisekedi à l’ONU.
Et d’argumenter : « En juillet dernier, plus de 300 civils, dont 48 femmes et 19 enfants, ont été massacrés par les rebelles M23-AFC, avec le soutien des Forces de défense rwandaises. Ces crimes ne sont pas isolés ; ils se poursuivent dans une continuité macabre. »
Le Président de la République a également remercié les États-Unis, qui avaient pris l’initiative de convoquer récemment une réunion spéciale du Conseil de sécurité de l’ONU à cet effet. Il a aussi rappelé que le Conseil avait voté en février dernier, une résolution visant à mettre un terme à cette crise.
« Je remercie les États-Unis d’Amérique d’avoir pris l’initiative, le mois dernier, de tenir une session extraordinaire du Conseil de sécurité afin d’examiner ces massacres documentés par Human Rights Watch. Pour mettre fin à ce conflit, le Conseil de sécurité, par sa résolution du 21 février 2025, a notamment exigé le retrait du M23 des villes de Goma, de Bukavu et de toutes les zones sous son contrôle, ainsi que le démantèlement des bâtiments administratifs », a ajouté Tshisekedi.
À la tribune de l’ONU, le président congolais a appelé à reconnaître le génocide congolais, rappelant à l’assemblée qu’elle a « le devoir moral et politique » de reconnaître la tragédie pérenne qui sévit dans son pays.
Michée Efoya