Agression rwandaise : La CPI appelle à soumettre des informations sur la situation au Nord-Kivu

La Cour pénale internationale (CPI) a appelé, ce mercredi 5 février, à la soumission d’informations concernant la situation sécuritaire au Nord-Kivu, selon un communiqué examiné par Yabisonews.cd.

« Le Bureau du Procureur (BdP) de la Cour pénale internationale (CPI) lance une demande urgente de coopération et de soumission d’informations de la part de tous les partenaires sur la situation en République démocratique du Congo (RDC) », indique ce communiqué.

La CPI a rappelé qu’en octobre 2024, le Procureur Karim A.A. Khan KC avait annoncé que le Bureau renouvelait ses efforts d’enquête en RDC, en se concentrant en priorité sur des crimes relevant du Statut de Rome, commis au Nord-Kivu depuis le 1er janvier 2022, soulignant que l’enquête « est active et se poursuit avec urgence ».

« Le Bureau suit les événements actuels de près, y compris la grave escalade de la violence au cours des dernières semaines dans l’est de la RDC, en particulier à Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, et dans ses environs », ajoute le communiqué.

La juridiction pénale internationale a rapporté que des sources crédibles indiquent que des milliers de personnes ont été blessées et des centaines tuées à Goma et dans ses environs, y compris des civils et des soldats de maintien de la paix, suite à des mois d’affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo et le Mouvement du 23 mars (M23) et leurs alliés.

La CPI a reconnu que la situation actuelle à Goma et dans ses environs entre dans le cadre de l’enquête en cours du BdP, faisant savoir que le Bureau continuera d’enquêter sur les crimes présumés commis par toute personne, quelle que soit son affiliation ou sa nationalité, et ne se limitera pas à des individus, des parties ou des membres de groupes spécifiques.

« Le bureau du procureur appelle toutes les parties concernées – victimes et témoins, organisations nationales et internationales, groupes de la société civile, journalistes, autorités nationales, États parties et non parties – à partager tout élément de preuve ou toute information qu’ils ont recueillis ou qu’ils recueillent en rapport avec les allégations de crimes internationaux commis par toutes les parties », conclut le communiqué.

Les situations sécuritaire et humanitaire se sont détériorées davantage dans la province du Nord-Kivu depuis la résurgence de la rébellion M23 en 2021.

Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), les civils, en particulier les femmes et les filles au Nord-Kivu, sont exposés à des risques accrus de violences sexuelles et sexistes, notamment liées aux conflits. La communauté a également accusé le M23 « d’exécutions sommaires ».

De son côté, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) estime que la crise dans l’Est de la RDC intensifie la pauvreté, l’insécurité alimentaire et l’instabilité économique.

Lors de la double réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, la République démocratique du Congo a également accusé le Rwanda et la rébellion M23 de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, appelant à des sanctions contre les responsables.

La rébellion M23, soutenue par l’armée rwandaise, mène une guerre dévastatrice au Nord-Kivu, qui a récemment fait près de 3 000 morts et plusieurs blessés à Goma, selon les autorités Congolaises. L’offensive de la coalition a également contraint plusieurs habitants de la province à fuir vers d’autres provinces, sur fond de pénurie d’eau et de produits de première nécessité.

La coalition a également laissé en ruines plusieurs infrastructures, dont des écoles et des hôpitaux, entraînant une catastrophe humanitaire préoccupante.

Michée Efoya

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