Le ministre de la Communication et des Médias de la République Démocratique du Congo (RDC), Patrick Muyaya, a rencontré la presse nationale et internationale le lundi 10 février 2025. Lors de ce briefing, il a restitué les conclusions de la session extraordinaire du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies, tenue le 7 février à Genève.
Patrick Muyaya a insisté sur le fait que la RDC n’est plus seule dans cette bataille diplomatique. « Ce n’est pas cette fois-ci la RDC seule, le monde entier s’élève contre l’horreur commise par le Rwanda sur le territoire congolais, notamment à Goma », a-t-il affirmé.
Lors du Conseil des droits de l’Homme à Genève, le Rwanda a été largement désavoué par la communauté internationale.
« La plupart des pays ne l’ont pas soutenu. Pour obtenir la session à Genève, il fallait un tiers des voix, mais nous avons récolté au moins le double, soit deux tiers, avec 16 voix obtenues », a expliqué le ministre.
Ce revers diplomatique pourrait avoir des conséquences économiques sévères contre Kigali. « La Grande-Bretagne, via son ministre de la Défense, a déclaré que le Rwanda risque de perdre un milliard de dollars américains », a ajouté Patrick Muyaya, soulignant que plusieurs pays envisagent des sanctions.
Face aux crimes commis en RDC, la question de la justice pour les victimes a été soulevée avec insistance. Un observateur au Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies a rappelé la gravité des actes perpétrés par les forces rwandaises.
« Nous savons que l’armée rwandaise a tiré sur les casques bleus de la Monusco, ce qui constitue un crime de guerre. Il est crucial d’établir des faits et de déterminer la responsabilité de chacun », dénonce Muyaya.
En réponse, plusieurs missions d’enquête ont été annoncées pour documenter les violations des droits humains, notamment les violences sexuelles et les exécutions sommaires.
« Le Haut Conseil des droits de l’homme a condamné le Rwanda. Une mission d’établissement des faits composée d’experts sera envoyée à Goma et Bukavu pour recueillir des éléments. Ensuite, une mission d’investigation de trois experts se rendra sur place. Enfin, des preuves seront transmises à la CPI pour crime de guerre et attaques contre les humanitaires », a détaillé Patrick Muyaya.
Sur le terrain, la situation demeure critique. Les forces rwandaises et le M23 continuent de semer la terreur à Goma, provoquant des déplacements massifs de populations et une crise humanitaire majeure.
Le ministre Muyaya a exprimé son inquiétude quant à la souffrance des populations locales.
« Notre priorité est d’assurer que les populations de Goma ne souffrent plus sous le dictat des agresseurs. Nous devons également voir comment soulager les blessés et ceux qui sont pris entre les mains des agresseurs », a-t-il insisté.
CT. MAMPUYA
