L’ancien international congolais Youssouf Mulumbu a annoncé qu’il va rencontrer le président du Paris Saint-Germain pour lui demander d’arrêter le partenariat avec « Visit Rwanda ».
Dans une interview accordée à RFI ce 6 février, l’ancien capitaine des Léopards de la République démocratique du Congo a évoqué la politique rwandaise qui déstabilise les populations du Nord-Kivu. Selon lui, la fin du partenariat entre le club parisien et « Visit Rwanda » enverra un message fort sur les massacres que commet Kigali en République démocratique du Congo et sur son implication dans les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre.
« Il va falloir aller plus loin, il faut insister en allant voir les dirigeants aux sièges. C’est une démarche que je suis en train de faire personnellement, j’ai toujours des liens avec le PSG. J’irai discuter avec le président Nasser pour que le partenariat « Visit Rwanda » s’arrête », a déclaré l’ancien milieu de West Bromwich Albion FC.
Au cours de cette interview, Youssouf Mulumbu a jugé de « légitime » la démarche de la ministre des Affaires étrangères congolaise, Thérèse Kayikambwa, qui a écrit aux trois clubs, dont le PSG, Arsenal et le Bayern Munich, leur demandant de rompre leurs partenariats « entachés de sang » avec « Visit Rwanda », soulignant la gravité de la situation au Nord-Kivu.
Dimanche dernier, la République démocratique du Congo, par le biais du ministère des Affaires étrangères, a adressé une lettre à Arsenal FC, au Paris Saint-Germain et au FC Bayern Munich, leur demandant de mettre fin à leurs partenariats « entachés de sang » avec « Visit Rwanda » après l’occupation de vastes régions de l’est de la RDC par les troupes rwandaises.
Kinshasa a argumenté que les partenariats avec « Visit Rwanda » pourraient être financés par l’exploitation illégale de minerais de sang dans les zones occupées de la RDC, avant d’être transportés à travers la frontière et exportés depuis le Rwanda.
« Visit Rwanda », en vertu des partenariats signés avec les trois clubs, poursuit son objectif de mettre en avant le Rwanda comme pays à destination touristique. La semaine dernière, une pétition virtuelle a été lancée par des internautes appelant les clubs susmentionnés à mettre un « terme » à leur collaboration avec le Rwanda.
Le Rwanda soutient la rébellion M23, selon l’ONU. Entre 3 000 et 4 000 soldats rwandais se trouvent sur le sol congolais, d’après un récent rapport des experts de l’organisation des Nations Unies.
La coalition (M23-RDF) mène une guerre dévastatrice au Nord-Kivu, qui a fait près de 3 000 victimes civiles congolaises à Goma, contraignant plusieurs habitants à fuir la ville en raison de pénuries d’eau et de nourriture, en plus d’une catastrophe humanitaire préoccupante. L’offensive de la coalition a également laissé en ruines plusieurs infrastructures, dont des hôpitaux et des écoles. Les récents combats entre la coalition et l’armée congolaise ont entraîné l’arrêt de l’aéroport international de Goma et des pillages de plusieurs biens.
Le Rwanda ignore les appels internationaux à se retirer des localités occupées et à cesser tout soutien aux rebelles M23, continuant ainsi à commettre des actes génocidaires dans la région.
Pour la première fois depuis le début de la crise, la Cour pénale internationale (CPI) a appelé à la soumission d’informations concernant la situation sécuritaire au Nord-Kivu, rapportant que des sources crédibles indiquent que des milliers de personnes ont été blessées et des centaines tuées à Goma et dans ses environs, y compris des civils et des soldats de maintien de la paix, suite à des mois d’affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo et le Mouvement du 23 mars (M23) et leurs alliés.
Michée Efoya