Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité de la République démocratique du Congo a accusé les rebelles M23, soutenus par l’armée rwandaise, d’avoir commis 289 cas d’exécutions sommaires entre le 9 mai et le 16 juin dans les zones occupées.
Selon un communiqué du ministère, examiné par Yabisonews.cd, en plus des cas d’exécutions sommaires, 102 cas de viols et plus de 270 cas de tortures corporelles ont également été répertoriés au cours de cette même période.
« Plus de 289 cas d’assassinats et d’exécutions sommaires, 102 cas de viols, plus de 270 cas de tortures corporelles, des centaines de personnes disparues, ainsi que des milliers de cas de recrutements forcés, d’arrestations arbitraires dans des conditions inhumaines et de pillages ont été enregistrés entre le 9 mai et le 16 juin 2025 dans les zones sous occupation », a déclaré le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani.
Dans son communiqué, il informe l’opinion nationale et internationale que l’armée rwandaise et ses supplétifs persistent à commettre des actes graves portant atteinte à l’intégrité du territoire national dans les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu : assassinats, bombardements aveugles, tortures, viols, enlèvements et pillages.
« Le fait le plus saillant demeure le massacre de plus de 100 personnes et l’incendie de centaines de maisons dans le territoire de Rutshuru, chefferie de Bwito, dans les groupements de Bukombo, Tongo et Bambo », a-t-il ajouté.
Le ministre a également accusé les occupants d’avoir traqué des citoyens congolais assimilés aux FDLR dans le but de leur déportation vers le Rwanda.
« Imposition d’une administration parallèle, matérialisée par la nomination d’un gouverneur au Sud-Kivu, de chefs de centres et de chefs de cellule ; transplantation de populations rwandaises dans les zones sous occupation, avec la nomination parallèle d’un responsable de la Commission nationale pour les réfugiés (CNR) au Nord-Kivu, en la personne de Monsieur MWIGIMBA Jean Damascène, chargé d’organiser l’opération de repeuplement et la traque des réfugiés pourtant détenteurs d’un statut protégé », a-t-il précisé.
Il a ajouté : « Les faits cités ci-dessus, qui s’ajoutent à ceux déjà dénoncés, constituent une violation flagrante des instruments juridiques internationaux, notamment : la Charte des Nations Unies, l’Acte constitutif de l’Union africaine, la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés et la Résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies ».
Par ailleurs, le gouvernement congolais, par le biais du ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, tire la sonnette d’alarme sur la volonté manifeste de Kigali de se soustraire au cadre de la Tripartite RDC–HCR–Rwanda afin de poursuivre ses ambitions expansionnistes à travers le repeuplement des zones sous occupation. Il appelle les partenaires nationaux et internationaux à renforcer leur collaboration avec les structures mises en place par l’occupation rwandaise et à attendre les résolutions de la réunion tripartite, telle que demandée par la partie congolaise.
« Le ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières poursuivra la documentation rigoureuse de ces violations graves perpétrées par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23/AFRC afin que justice soit rendue aux victimes », a conclu le texte.
L’occupation des chefs-lieux du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, respectivement Goma et Bukavu, par les rebelles M23-AFC ayant l’appui militaire du Rwanda a entraîné des actes terroristes, des viols et des exécutions sommaires contre des enfants, selon un rapport publié par les Nations Unies en février dernier. La même version des faits a été confirmée par les autorités congolaises et les associations de la société civile.
Michée Efoya