Agression rwandaise : Le gouvernement opte pour « l’enseignement à distance » pour les élèves des zones occupées

Lors d’un briefing presse tenu le mardi 4 mars 2025, le gouvernement congolais, par l’entremise de la ministre de l’Éducation nationale et Nouvelle Citoyenneté, Raïssa Malu Dinanga, a annoncé de mesures pour sauver l’apprentissage des enfants dans les zones occupées par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23.

En effet, la guerre qui frappe l’est de la RD-Congo ne fait pas que des victimes sur le champ de bataille. Elle détruit aussi, de façon insidieuse mais implacable, l’avenir des milliers d’enfants contraints d’abandonner les bancs de l’école.

« Il faut savoir que chaque heure, chaque leçon qui n’est pas donnée à un enfant est une leçon perdue, et qu’il est extrêmement difficile après, de récupérer ce retard. Évidemment, ce n’est pas la même chose dans toutes les disciplines : certaines ont un impact encore plus grand. Lorsqu’on empêche un enfant de suivre une éducation normale, on met en péril les compétences et le savoir qu’il est en train d’acquérir », a révélé Raïssa Malu.

Face à cette situation, l’enseignement à distance apparaît ainsi comme une solution incontournable pour éviter une rupture définitive de l’apprentissage.

« Alors, justement, que fait le système éducatif pour réagir à cela ? On travaille aussi avec les partenaires techniques, financiers et humanitaires. Nous allons évidemment mettre en place l’enseignement à distance, car il s’agit maintenant de définir l’essentiel dans le temps d’une année scolaire réduite. En effet, ces élèves ont moins d’heures de cours que ceux qui sont dans une situation normale », a annoncé la ministre Malu.

Dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, où les combats ont vidé des écoles et déplacé des familles entières, cette alternative devient une nécessité absolue.

Aux dires de la ministre en charge de l’éducation nationale et nouvelle citoyenneté, le gouvernement, en partenariat avec des organisations techniques et humanitaires, en visage de mettre en place un « dispositif d’apprentissage multimodal pour toucher un maximum d’élèves ».

À cette occasion, la radio et la télévision seront mobilisées pour diffuser des cours dans les zones où Internet est inaccessible. Parallèlement, des plateformes numériques offriront du contenu pédagogique aux élèves qui peuvent se connecter.

L’enjeu dépasse la simple diffusion des cours. Il s’agit aussi de repenser le programme scolaire pour tenir compte du temps d’apprentissage réduit.

« Nous sommes en train de voir comment réadapter le programme scolaire afin de se recentrer sur l’essentiel et de permettre cet apprentissage, soit dans des espaces d’apprentissage temporaires qui seront mis en place, soit via l’enseignement à distance », a-t-elle suggéré.

Quant aux rumeurs d’une année blanche pour les élèves du Grand Kivu, Raïssa Malu a été catégorique : « Il n’en est pas question. Ce n’est pas une année normale, certes, mais c’est une année qui va s’adapter. » , réaffirme la ministre de l’éducation nationale aux côtés de Patrick Muyaya.

Les examens d’État seront également aménagés pour les candidats affectés par le conflit.

« Nous allons organiser une session spéciale afin que ces élèves aient les mêmes chances que les autres de valider leur année scolaire », a-t-elle rassuré.

L’éducation ne peut être reléguée au second plan, même en temps de guerre. En maintenant l’enseignement sous toutes ses formes possibles, le gouvernement congolais veut éviter que le conflit actuel hypothèque définitivement l’avenir des enfants du Kivu.

«Ce que nous voulons, c’est vraiment sauver l’éducation, c’est sauver l’apprentissage.», conclut la ministre.

CTMAMPUYA

Partager

Votre marque mérite une visibilité

Mettre votre publicité ici (365 x 270 px)
Derniers articles
Catégories

Restez connecté

Rejoignez notre newsletters pour être informé de toutes nos publications.