Agression rwandaise : Les médias appelés à un « engagement citoyen » pour la paix et la cohésion nationale

Le Forum national sur l’engagement des médias pour la paix, la sécurité et la cohésion nationale s’est tenu ce lundi 10 mars 2025, à l’hôtel Béatrice dans la commune de la Gombe à Kinshasa.

Organisé par l’association Journalistes en Danger (JED) et l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), avec le soutien du Ministère de la Communication et des Médias, cet événement se veut un cadre de réflexion sur le rôle des médias en RDC dévastée par des décennies de conflits armés.

Dans son discours d’ouverture, le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a salué cette initiative comme une réponse importante à l’appel à la mobilisation générale lancé par le gouvernement et le Président de la République.

« Nous avons récemment lancé la campagne Congolais Telema et cette rencontre s’inscrit parfaitement dans cette dynamique de mobilisation des professionnels des médias », a-t-il précisé.
Selon lui, le rôle des médias va au-delà de la simple couverture des événements.

« Après la guerre, il y aura la paix. Les journalistes, avant d’être professionnels, sont d’abord Congolais, et cette guerre les concerne directement », a souligné Patrick Muyaya.

Le ministre a insisté sur la dimension informationnelle du conflit, précisant que la guerre à l’Est de la RDC ne se limite pas à un affrontement militaire, mais elle inclut également une « guerre des mots et des narratifs ».

Face aux campagnes de désinformation qui prolifèrent, il a rappelé que les médias représentent une ligne de défense essentielle pour contrer les manipulations, en appelant à une mobilisation collective pour préserver la vérité et la paix.

Le ministre a également exprimé sa solidarité envers les journalistes exerçant dans des zones sous occupation, telles que Goma et Bukavu, où beaucoup vivent actuellement dans la clandestinité. Il a salué leur engagement courageux malgré les nombreux risques auxquels ils sont exposés dans le cadre de leur mission d’information.

Le coordonnateur de JED, Tshivis Tshivuadi, a dressé un tableau sombre de la situation des journalistes en RDC, particulièrement dans les zones de conflit. Entre les médias détruits, les journalistes déplacés et ceux réduits au silence, la liberté de la presse est gravement menacée.

«Beaucoup de nos confrères sont aujourd’hui condamnés à l’errance », a déploré Tshivis Tshivuadi. Cependant, il a également souligné que ce forum est l’occasion de réfléchir sur des moyens concrets de renforcer le rôle des médias dans le processus de paix et de réconciliation nationale.

De son côté, le président de l’UNPC, Kamanda wa Kamanda Muzembe, a insisté sur la responsabilité des journalistes dans la formation de l’opinion publique. En période de crise, selon lui, la presse peut être soit un vecteur de violence, soit un artisan de la paix.

« La guerre a fait taire plusieurs médias, plongeant de nombreux journalistes dans le chômage. Mais c’est en ces temps de crise que les médias doivent prendre toute leur importance pour apaiser les tensions et relayer les efforts diplomatiques en cours », a-t-il expliqué.

Le professeur Isidore Ndaywel, dans son intervention, a rappelé que la guerre est aussi une opportunité de réécrire l’histoire du pays.

« Dans chaque moment de crise, il y a de grands hommes et de grandes femmes qui se lèvent. Je crois qu’au cœur de cette grande crise, de nouvelles figures de la paix émergeront », a-t-il affirmé.

CTMAMPUYA

Partager

Social Media Auto Publish Powered By : XYZScripts.com