Agression Rwandaise : Patrick Muyaya accuse Joseph Kabila d’avoir « légitimé » une guerre d’agression

Le porte-parole du gouvernement de la République démocratique du Congo a réagi aux propos de l’ancien président du pays.

Invité au journal africain de TV5 Monde lundi, Patrick Muyaya a accusé Joseph Kabila d’avoir légitimé l’agression rwandaise.

« Au regard de la situation actuelle que connaissent nos populations, qu’il a dirigées pendant de nombreuses années, lui en tant qu’ancien chef de l’État devrait avant tout apporter un message de compassion et de solidarité. Son message devrait également être la condamnation, dans les termes les plus fermes, de cette agression. Sa sortie, lui qui est coutumier du silence, ressemble à ce que tous les Congolais ont pensé : qu’il vient légitimer une guerre d’agression », a déclaré le ministre de la Communication et des Médias depuis Genève en Suisse.

Lors de sa récente intervention médiatique, après avoir accordé une interview à un média sud-africain, l’ancien président congolais a estimé que les revendications des rebelles M23 étaient « légitimes ».

Ces propos ont suscité de nombreuses réactions parmi les Congolais, qui ont majoritairement déploré l’attitude du quatrième président de l’histoire de leur pays.

Réagissant à l’intervention de Joseph Kabila, qui a exclu la solution militaire pour résoudre la situation sécuritaire dans l’est du pays, Muyaya a reconnu cette hypothèse tout en réaffirmant la volonté de Kinshasa de régler les problèmes que l’ancien président aurait pu résoudre durant les dix-huit ans qu’il a passés à la tête du pays.

« Nous nous focalisons sur différents fronts : militaire, diplomatique, économique, judiciaire et médiatique, pour nous assurer que nous apportons la réponse adéquate à ce conflit. Nous sommes d’accord que la solution ne sera pas uniquement militaire. C’est pourquoi nous sommes ici à Genève, notamment avec la Première ministre, pour nous assurer que la composante judiciaire se mettra en place afin que tous les acteurs manipulés par le Rwanda pour semer la terreur et la désolation puissent enfin être jugés », a ajouté le ministre Muyaya.

Au cours de cet entretien, Joseph Kabila a souligné que la crise sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo « exige une solution holistique », mais pas uniquement l’envoi de « troupes ou d’équipements militaires étrangers ».

Il a également accusé le pouvoir de Félix Tshisekedi d’avoir violé la constitution du pays et d’avoir perpétré des massacres répétés contre les populations, principalement les opposants.

Sans condamner le Rwanda, le prédécesseur de Félix Tshisekedi a déploré la mauvaise gouvernance du régime actuel, qui conduit le pays à de nouvelles vagues de troubles politiques, d’insécurité, d’instabilité institutionnelle, de conflits armés et de guerre civile.

Joseph Kabila est sorti de son silence après avoir été doublement accusé par Félix Tshisekedi d’être le « parrain » de l’AFC, un mouvement politico-militaire créé par l’ex-président de la CENI, Corneille Nangaa, qui combat aux côtés des rebelles M23 soutenus par l’armée rwandaise au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.

Michée Efoya

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