Le Président de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo, Vital Kamerhe, a appelé, ce mardi 4 février, les députés nationaux à se comporter comme des « militaires » face à la menace posée par l’armée rwandaise et la rébellion M23, qui sèment la terreur à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Lors de son intervention lors de la session extraordinaire, Kamerhe a décrit la situation humanitaire désastreuse à Goma, causée par la coalition M23-RDF.
« Cela fait trois décennies que les bruits de bottes et les coups de canon entraînent le sang et des torrents de larmes sur nos terres riches de l’est. Trois longues décennies où les élèves sont empêchés d’étudier correctement, où les mères et les filles sont victimes de viols systématiques érigés en armes de guerre. Des champs saccagés, des bétails décimés, des maisons incendiées, des familles endeuillées, tout cela dans le silence coupable de ceux qui se disent amis du Congo. Honorables députés, nous sommes tous des soldats de la nation. Chacun de nous doit prendre conscience de ces tragédies et puiser dans ses ressources intellectuelles et morales », a-t-il déclaré.
L’objectif de cette session, selon le président de l’Assemblée nationale, est de formuler des recommandations politiques et diplomatiques au président Félix Tshisekedi et au peuple congolais pour sortir de la crise. Kamerhe a souligné l’importance de l’unité nationale, appelant chaque Congolais à transcender ses appartenances politiques.
« L’appartenance à la nation est l’identité qui prime en cette période de crise. Elle mérite que nous taisions nos différences, dépassions nos égos, oubliions nos attentes personnelles et privilégions l’intérêt national », a fait savoir le président Kamerhe.
Il a également averti que la nouvelle crise sécuritaire au Nord-Kivu constitue une manœuvre visant la balkanisation du pays, rassurant qu’ « aucun Congolais » ne permettra ce projet rwandais.
Depuis quelques jours, la rébellion du M23, soutenue par l’armée rwandaise, a lancé une offensive terrestre contre Goma. Cette opération a entraîné la fermeture de l’aéroport international de Goma et causé près de 2 000 victimes civiles, selon les autorités congolaises. De nombreux habitants ont également fui la ville en raison d’une pénurie d’eau et de nourriture, dans un contexte de destructions massives d’infrastructures.
Le Rwanda continue d’ignorer les appels internationaux à cesser son soutien au M23 et à se retirer des localités occupées.
Michée Efoya