Elles sont plus de deux-cent cinquante (250) filles mineures exploitées sexuellement, aux risques et périls, au des maisons de tolérance communément appelées QG (Quartiers Généraux), au Nord-Kivu, dans l’Est de la RD Congo.
Dans ces maisons de tolérance, ces filles en âge scolaire sont utilisées par des personnes adultes pour titrer profit de leurs activités sexuelles. Le constat est « amer » au sein de la ville, car cette situation, qui date de plusieurs années, semble est banalisée par les autorités et/ou les agents de l’ordre censés constater ou chercher les infractions pour déférer leurs auteurs devant les instances judiciaires compétentes.
Dans ses enquêtes menées de février à avril 2025, le Parlement d’enfants de Beni, relève avoir enregistré au moins 60 maisons de tolérance dans quatre (4) communes, dont Beu, Ruwenzori, Bungulu et Mulekera. Éloge Bwanakawa, Président de cette organisation, précise que chaque commune compte près de quinze (15) QG où des filles sont abusées sexuellement avec les risques de contracter des maladies.
« Elles sont exploitées sexuellement dans ces différentes missions. D’où elles sont en train de courir beaucoup de risques, notamment les infections sexuellement transmissibles et d’autres risques liés à la délinquance sexuelle », a-t-il renseigné.
Et d’ajouter : « Vu que, le Gouvernement congolais tient sur l’éducation féminine, si l’enfant fille n’est vraiment bien éduqué (e), ça peut vraiment impacter négativement sur l’avenir ou l’épanouissement des enfants dans la communauté ».
Que dit la loi ?
Selon Maître Jeanpy Mbango, Avocat aux Barreaux du Nord-Kivu et de la Tshopo, les faits évoqués ci-haut constituent une infraction qui s’inscrit dans le cadre de l’exploitation sexuelle. Cet auxiliaire de justice parle « du souteneur ou du proxénétisme », infraction prévue et punie par l’article 174 bis de la Loi N°06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le Décret du 30 janvier 1940 portant Code pénal congolais.
« Sera puni d’une servitude pénale de trois mois à cinq ans et d’une amende de 50 mille francs congolais : 1. Quiconque pour satisfaire les passions d’autrui, aura embauché, entraîné ou détourné en vue de la débauche ou de la prostitution même de son consentement, toute personne âgée de plus de 18 ans, ou soit une personne de moins de 18 ans. L’âge de la personne pourra normalement être déterminé par examen médical ; 2. Quiconque aura tenu une maison de débauche ou de prostitution ; 3. Le souteneur est celui qui vit en tout ou en partie au dépens d’une personne dont il exploite la prostitution,… », a-t-il fait savoir. Il exhorte ainsi la justice à chaque fois effectuer des perquisitions pour dénicher les tenanciers des maisons de tolérance, afin qu’ils répondent de leurs actes en ville de Beni.
Les enfants à l’école
Maître Jeanpy Mbango souligne que la place des enfants est à l’école et non dans des maisons de prostitution.
« Il faut amener les enfants à l’école. C’est à partir de l’école que, l’élève saura que, la vie n’a pas besoin de facilité. Il faut travailler. Il n’y a pas de sots métiers », a-t-il conseillé.
À Beni, à part l’exploitation sexuelle, des enfants sont aussi exploités économiquement. Ceux-ci sillonnent les rues et avenues avec des cacahuètes, gingembres, noix de cola, citrons,… pour les revendre chez les passants.
Fabrice Ngima