Les activités sanitaires restent paralysées dans plusieurs villages de l’axe Mbau-Mantumbi, dans le groupement Batangi-Mbau, secteur de Beni-Mbau, territoire de Beni, province du Nord-Kivu, dans l’Est de la RD Congo. Ce, après environ année d’accalmie imposée par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), dans cette zone jadis endeuillée par des tueries des personnes, attribuées aux combattants d’Allied Democratic Forces (ADF).
Casse-tête pour accéder aux soins de santé
L’accès aux soins de santé reste un véritable défi majeur pour les habitants qui regagnent les entités pacifiées. De Upende et Musuku passant par Miliese-Kazaroho jusqu’au centre de Mantumbi, les structures sanitaires demeurent en grande partie fermées.
Le centre de santé de Musuku, seul encore opérationnel, fait face à de sérieuses difficultés, notamment d’approvisionnement en médicaments, indique Muhindo Mathe hygiéniste de ce centre jadis incendié par l’ennemi. Il parle aussi de l’insolvabilité des patients qui, selon lui, bloque l’évolution de cette structure sanitaire qui alimente plus de cinq (5) villages en soins médicaux.
« En ce qui concerne le travail, rien ne marche ici. On reçoit des patients, on les soigne, mais ils sont incapables de payer leurs factures », a-t-il expliqué. Ce prestataire des soins exhorte les forces de sécurité à tout faire pour restaurer la paix et la sécurité, en vue de permettre la reprise des activités sanitaires.
Même son de cloche du côté du Président de la Société civile du groupement Batangi-Mbau. Katembo Kisaki Louis demande aussi aux autorités sanitaires d’intervenir pour rouvrir les structures fermées, dont celles de Mantumbi.
« Il y avait massacre au centre de Mantumbi. Jusque-là, les activités n’ont pas encore commencé dans cette structure. Nous sommes en train d’alerter les autorités qui s’occupent de la santé de voir comment elles peuvent faire, pour que les activités puissent bien se dérouler au centre de santé de Baliaye », a-t-il dit.
L’autorité locale rassure
Le Chef intérimaire de secteur de Beni-Mbau, affirme aussi qu’il est préoccupé par la paralysie d’activités sanitaires dans les villages précités. Quoi qu’il en soit, Kasereka Malisava rassure la population autour des démarches menées sur le renforcement du personnel et l’approvisionnement en médicaments dans les structures sanitaires locales.
« C’est vraiment un défi. Le Bureau Central de la Zone de santé doute encore de la sécurité de ses agents. Mais, nous sommes en train de mener les plaidoyers pour trouver une solution au problème », a-t-il confié.
En 2024, plusieurs villages du groupement Batangi-Mbau ont été le « théâtre » des attaques meurtrières des ADF. Mais, actuellement, une accalmie s’observe dans la zone grâce aux opérations conjointes menées par les armées congolaise et ougandaise.
Fabrice Ngima