Depuis janvier 2025, plus de cent (100) enfants sillonnent les rues et avenues de Beni, en se livrant à la mendicité, dans cette ville de la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la RD Congo.
Aux risques et périls, la plupart de ces enfants des soldats des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), se font passer pour des « orphelins et déplacés de guerre », en demandant de l’aide aux passants. Ceux qui ont été abordés mardi 22 avril par le reporter de Yabisonews.cd, ont révélé qu’ils sont souvent envoyés par leurs mères dépourvues de moyens à cause de la guerre.
La Division des Affaires Sociales (DIVAS), Bureau urbain de Beni, par le biais de son responsable Alex Kighoma, a fait savoir que, cette situation serait due à l’afflux des déplacés à Beni, suite à l’insécurité que traverse actuellement la province du Nord-Kivu. Il a souligné que, ces enfants sont constitués en grande partie des enfants des militaires qui sont sans occupation, depuis plusieurs mois, en ville de Beni.
« Vous savez notre zone connait de problème de turbulences sécuritaires. Cela fait à ce que les gens se déplacent et surtout, ce sont les enfants des militaires. Vous savez les familles militaires ne veillent pas bien sur leurs enfants », a-t-il fait savoir.
Éducation en péril
« Beaucoup plus d’entre eux ne vont même pas à l’école. Arrivés ici, ils trouvent des maisons quelques parts, et puis, ils envoient des enfants dans les rues, soit pour quémander, soit pour se faire exploiter par d’autres personnes. Le soir, ils amènent le rapport auprès de leurs parents », a-t-il indiqué.
Mécontentement
Le Parlement d’enfants de Beni se dit mécontent de cette situation qui, d’après son Président Éloge Bwanakawa, doit être éradiquée par les autorités compétentes.
« Ce phénomène est en train de gangrener l’épanouissement des enfants dans la communauté. Ce phénomène est dû à la pauvreté de nos familles et la guerre », a-t-il déploré.
Pistes de solution
Que faire face à ce phénomène qui prend une allure « inquiétante » à Beni ? Le reporter de Yabisonews.cd a posé cette question à Alex Kighoma du service des affaires sociales. Il a rassuré qu’il est entrain de peaufiner des stratégies visant à maîtriser cette situation.
« On identifie les enfants et on essaie de les écouter. C’est ce qui nous a prouvé que ce sont des militaires qui vivent dans des chantiers des personnes de bonne volonté parce qu’ils ont fui la guerre. Le service militaire a un service social qu’on appelle SECAS (Service d’éducation civique patriotique et d’actions sociales, ndlr). Nous sommes en train de planifier des rencontres pour voir comment est-ce que nous allons trouver une solution définitive. Ça doit passer par la sensibilisation de leurs parents pour leur montrer qu’ils sont en train exposer les enfants à beaucoup de risques », a-t-il confié.
Cette autorité a profité de l’occasion pour appeler les parents à bien assumer leur responsabilité vis à vis des enfants pour éviter le phénomène « Kuluna » à Beni, une région longtemps secouée par les affres de guerre.
Fabrice Ngima