Plus de 300 malades sont en plein traitement antituberculeux en zone de santé de Beni (Nord-Kivu), à fin mars 2025. L’infirmier superviseur en charge de la surveillance des maladies et riposte l’a dit à la presse en marge de la journée mondiale contre la tuberculose, célébrée le 24 mars de chaque année. PAVO-RDC plaide pour le renforcement des équipes soignantes dans les prisons et familles d’accueil des déplacés.
Damien Kambale, infirmier en charge de la surveillance des maladies en zone de santé de Beni, précise que les malades sont de la tranche d’âge de 15 à 45 ans. Il note ainsi une augmentation de cas comparativement aux années passées. A l’en croire, la plupart de cas sont notifiés dans les endroits en promiscuité, notamment en la prison centrale de Kangbayi et dans certaines familles qui accueillent les déplacés de guerre.
« C’est un problème réel de santé publique à Beni. Vous savez, au troisième trimestre de l’année 2024, nous avons dépisté 324 cas et au quatrième trimestre, nous avons dépisté 290 cas. Voilà que nous venons de terminer le premier trimestre de l’année 2025, et nous sommes à plus de 300 cas au niveau de la zone de santé. Comparativement aux années antérieures depuis 2019, vous comprenez que les cas ne cessent d’augmenter. La taille des ménages augmente, compte tenu des déplacements massifs. Au-delà de ça, nous avons la prison de Kangbayi qui devrait héberger 250 détenus, mais là nous en avons plus de 1.400. Il y a ici une probabilité de contamination », alerte la zone de santé.
L’organisation Plaidoyer et Assistance aux vulnérables et opprimés, PAVO-RDC, s’inquiète de la dégradation des conditions de vie des détenus et déplacés, qui accentuent le chiffre présenté par la zone de santé.
« Pour certains détenus qui sont en train de perdre leur vie, nous avons la présence de plusieurs maladies : la tuberculose, la diarrhée et plusieurs autres maladies. La même réalité nous l’avons constatée aussi au niveau de la prison des femmes où les infections font rage », révèle Jeannot Kasereka, coordinateur de l’organisation.
Ce cadre de la structure citoyenne plaide pour « le désengorgement de la maison carcérale par grâce présidentielle et par l’accélération des dossiers des détenus par la justice ». Il pense aussi que la solution durable peut se retrouver dans le renforcement des équipes soignantes en milieu carcéral et dans les familles d’accueil « qui accueillent plusieurs déplacés venus des zones voisines de la zone de santé de Beni ».
Ce plaidoyer rejoint celui des professionnels de la santé dans la région. L’infirmier titulaire de la zone de santé de Beni invite aussi les habitants à capitaliser le traitement gratuit contre la tuberculose.
Tenez, la zone de santé de Beni fait face à l’accentuation de l’insécurité qui provoque le déplacement massif des populations. Sans abris dans les régions où ils sont accueillis, plusieurs déplacés trouvent asile dans les familles d’accueil et autres bâtiments de l’église ou des écoles.
Visesa Louangel,