Les militaires auteurs de “pillage” des biens de la population à Mabambi dans la chefferie de Baswagha en territoire de Lubero (Nord-Kivu), le mardi 29 octobre 2024, ont écopé de la peine de mort. Le verdict est tombé ce jeudi 31 octobre 2024 au cours d’une audience publique tenue en chambre foraine à l’esplanade de l’auditorat militaire de garnison de Butembo.
La cause a été instruite à l’unique audience de ce jeudi 31 octobre 2024 par le Tribunal Militaire, garnison de Butembo. L’instruction a consisté d’abord en l’audition de madame Kavira Mughole et de son fils William Kataka au sujet du pillage de leur boutique. Puis, il a été question de l’audition de l’abbé Charles Kakike, Curé et l’abbé Gervais Lokombola, vicaire. Ceux-ci ont retracé les circonstances d’intimidation, de séquestration et de pillage qu’ils ont vécues avant de fuir dans la brousse le lundi 29 octobre 2024 à Mabambi.
Enfin, les prévenus ont été écoutés. Il s’agit de l’adjudant en chef Lowayi Martin et des militaires de deuxième classe Kebuya Jowe Jeffi, Ngalamulume Mutombo Jidel, Kabongo Tumba Jean et Bikuba Bertin Charles. Ceux-ci ont par exemple tenté d’expliquer au Tribunal que ce sont les Wazalendo qui leur avaient remis des biens pillés ou qu’ils avaient acheté des postes téléviseurs à Butembo avant d’aller au front ou encore qu’ils avaient ramassé sur la route biscuits, habits et autres articles divers saisis par le Ministère public et présentés au Tribunal.
Après réquisitoire du Ministère public, plaidoiries des parties civiles et arguments de la défense, le Capitaine Magistrat Byamungu Mumanira, Président du Tribunal et de la composition a prononcé le verdict qui inflige la peine de mort aux prévenus Kebuya, Mutombo, Kabongo et Bikuba ainsi que l’acquittement du prévenu Lowayi.
Notons que les objets jadis pillés ont été immédiatement restitués aux propriétaires sur ordre du tribunal militaire. Pendant ce temps, les condamnés ont un délai de 5 jours pour interjeter appel à la cour militaire dans le cas où ils se sentent lésés. A Mabambi où les dégats ont été commis, le calme revient progressivement, mais des militaires occupent encore quelques maisons de certains civils qui ont pris fuite lors de l’échange des tirs entre FARDC et Wazalendo, mardi dernier.
Visesa Louangel