Butembo : Manger dans les restaurants désormais difficile aux petites bourses

A Butembo dans la province du Nord-Kivu, les prix de plusieurs denrées alimentaires sont en hausse depuis la prise de plusieurs villages du territoire de Lubero par les combattants du M23. Dans les restaurants alignés le long des rues et avenues, le prix du plat a augmenté de plus ou moins 50% ou doublé, pour certains. Les responsables des restaurants et vendeurs des denrées alimentaires plaident pour le retour de la paix.

Dans le Restaurant Inuka, situé sur la Rue Kinshasa en ville de Butembo, le plat minimal de pomme de terre accompagnée de haricots s’obtenait facilement à 3 mille Francs congolais tout comme la pâte aux légumes, en fin 2024. Ce n’est plus le cas ces dernières semaines de janvier 2025. A en croire les responsables de ce restaurant, le prix des denrées alimentaires sur le marché de Butembo n’est plus généreux.

« Chez nous ici, c’est déjà compliqué. Nous n’arrivons pas à nous convenir sur le prix des aliments sur le marché comme cela a été le cas un peu avant. Les vendeurs qui viennent des zones insécurisées notent que l’accessibilité aux champs n’est plus facile, et qu’ainsi, ils n’arrivent pas à récupérer tous les biens, qui parfois pourrissent dans leurs champs. Même s’ils peuvent les récupérer, il y a aussi l’état des routes qui bloque certains véhicules pendant des jours. Toute cette réalité nous oblige à hausse le prix de la nourriture ici », témoigne Marie Kahambu, agent à Inuka.

Des pertes

Les conséquences sont déjà perceptibles dans les restaurants. Sur Avenue Du Centre en plein centre-ville, la tenancière du restaurant Bel Horizon se désole que le revenu journalier n’est plus le même comme c’était le cas il y a peu. « Il nous arrivait d’atteindre 90 mille Francs le jour, mais aujourd’hui nous ne pouvons même pas atteindre 65 mille. Vous comprenez donc que ça devient difficile de tirer le bénéfice de ce que nous avons chaque jour », se désole-t-elle.

Et d’ajouter « Avant, un plat de 1000 Francs était vraiment consistant. Mais aujourd’hui, les clients ne peuvent plus l’accepter, parce qu’ils ne peuvent pas manger à leur faim. Nous commençons alors à enregistrer des pertes et on a du mal à travailler. Nous sommes même tentés de fermer le restaurant ».

Carence et Injures

Dans les restaurants autour du marché central où nous sommes entrés, les tenanciers endurent Carence de nourriture et Injures des clients. A 12 heures, plusieurs restaurants n’ont plus de nourriture alors que les clients affluent à nombre pour chercher à manger. Désolé pour être rentré sans rien mettre sous la dent, lundi 27 janvier 2024, Jackson Makalikali lance « ce moment que les responsables des restaurants et les vendeurs des denrées alimentaires décrient la persistance de l’insécurité, nous plaidons pour que les autorités s’impliquent dans la question pour que les paysans accèdent à leurs champs ».

Sur le marché, plusieurs denrées alimentaires ont connu une hausse de prix. Pour le maïs, par exemple, le seau, qui se négociait à 7 mille Francs en octobre 2024, se négocie actuellement à 13 mille 500, voire 14 mille. Le sceau de haricot coute, quant à lui, 28 mille Francs congolais au lieu de 23 mille le même mois. Le petit bidon de 5 litres d’huile de palme qui coûtait jadis 11 mille Francs congolais se négocie aujourd’hui entre 16 mille et 17 mille 500 FC.

En effet, les denrées alimentaires consommées à Butembo proviennent, en grande partie, des villages des territoires de Beni et Lubero. Dans ces villages, plusieurs paysans ont déjà vidé leurs foyers et ainsi leurs champs à la recherche de la sécurité dans les centres à Butembo ou à Beni ville. Dans leurs zones de provenance, les terroristes de l’ADF et récemment les combattants du M23 tuent les civils, kidnappent d’autres, incendient des maisons et pillent les biens des citoyens congolais.

Visesa Louangel

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