L’Évêque du diocèse catholique de Butembo-Beni au Nord-Kivu appelle les autorités politiques, administratives et sécuritaires à éclaircir la question autour de la présence des « Wazalendo ». Ce, pour contribuer au retour de la paix dans la région.
S’exprimant dans une interview que la presse diocésaine de Butembo-Beni a partagée aux journalistes de la région, ce mercredi 30 octobre 2024, Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech trouve anormales les bavures dans lesquelles trempent des porteurs d’armes se faisant passer pour Wazalendo, à Butembo et environs.
Ce prélat catholique se référait à un cas vécu vendredi dernier sur la colline Munzamabye. Là-bas, un jeune homme conducteur de mototaxi est mort après des tortures lui infligées par un groupe de Wazalendo positionnés dans cette partie de la ville de Butembo. Une raison de plus qui motive l’appel de Monseigneur Sikuli, d’inviter les autorités à clarifier la question sur la présence des Wazalendo dans la région.
« C’est comme s’il y a Wazalendo et Wazalendo. Alors, il faut que tout cela soit bien clarifié. Je crois que c’est cela qui devrait nous unir davantage et chercher les voies et moyens pour lutter, résister à cette rébellion, et de la manière qu’il faut ; et non pas en créant encore, dans les villes, dans les cités des tensions dont on n’aurait pas besoin et qui pourraient favoriser justement la croissance de l’insécurité et conduire les gens à vivre dans les situations inconfortables», conseille Monseigneur Sikuli Paluku.
C’est depuis le jeudi 3 novembre 2022 que le président de la République démocratique du Congo (RDC) a appelé la jeunesse de son pays à « s’organiser en groupes de vigilance » face à la rébellion du M23 qui, a-t-il réaffirmé, bénéficie de « l’appui du Rwanda ». Puisque, soutient Félix Tshisekedi, les différentes initiatives diplomatiques engagées pour apaiser les tensions n’ont abouti à « aucun résultat tangible ». D’où la naissance du phénomène Wazalendo.
Malheureusement, notent plusieurs témoignages, ces derniers sont maintenant actifs dans toute la province du Nord-Kivu sous différents noms, perpétrant crimes et désolation dans plusieurs villages. Mis à part le cas de Butembo vendredi dernier, par exemple, un autre cas de meurtre s’est produit à Kirindera non loin de la commune rurale de Kyondo en territoire de Beni. Là-bas, un homme d’une trentaine d’années a perdu la vie après avoir été torturés par ces jeunes le dimanche 27 octobre 2024. Tous ces crimes restent impunis aux cotés de plusieurs autres.
Visesa Louangel
