L’opposition congolaise, réunie autour d’une déclaration commune, a exprimé ce mercredi 20 novembre 2024, son opposition “sans concession” à toute initiative de révision constitutionnelle visant à accorder un troisième mandat présidentiel à Félix Tshisekedi .
Réunis au siège de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), les leaders de l’opposition ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « dérive autoritaire » du régime de Félix Tshisekedi.
Devos Kitoko, secrétaire général de l’ECiDé, a lu une partie de la déclaration officielle au nom de l’Opposition Unie.
« À l’unisson, disons haut et fort : “pas de changement de Constitution, pas de troisième mandat à Monsieur Tshilombo ou à qui que ce soit, pas de présidence à vie en RDC ! Monsieur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo doit impérativement respecter son serment qu’il a prêté solennellement devant Dieu et la nation », a-t-il affirmé avec fermeté.
La déclaration appelle le président Tshisekedi à respecter la Constitution de 2006, notamment l’article 220 qui interdit toute modification portant sur le nombre et la durée des mandats présidentiels.
Franklin Tshiamala, secrétaire général du parti Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD), a également pris la parole pour critiquer l’agenda politique du président Tshisekedi. Selon lui, au lieu de s’attaquer aux défis cruciaux auxquels fait face la RDC, notamment l’insécurité dans l’Est, la pauvreté, et la cohésion nationale, le chef de l’État chercherait à « s’éterniser au pouvoir ».
« Il ressort de ce qui précède qu’au lieu de défendre l’intégrité territoriale de la RDC, de s’attaquer aux véritables problèmes du pays, de promouvoir la cohésion nationale, Monsieur Tshisekedi cherche à changer la Constitution pour s’éterniser au pouvoir, du reste usurpé, et briguer un troisième mandat », a déclaré Franklin Tshiamala.
Les leaders de l’opposition, parmi lesquels figurent également Ramazani Shadary, Théophile Mbemba, et Dieudonné Bolengetenge, ont réitéré leur engagement à défendre les principes démocratiques en RDC. Ils appellent la population congolaise à rester vigilante face à toute tentative de remise en question des acquis constitutionnels.
L’opposition a également dénoncé les manœuvres visant à restreindre les libertés fondamentales, y compris la répression des manifestations pacifiques et les arrestations arbitraires de figures politiques et de défenseurs des droits humains.
Cette déclaration survient dans un cadre de tension politique croissante, marqué notamment par l’arrestation récente de Delly Sesanga, membre de la plateforme « Sursaut National », lors d’une manifestation contre la révision constitutionnelle.
Entre-temps l’opposition sous l’étiquette du « Sursaut National »,s’organise pour des manifestations à venir, notamment celle prévue le 27 novembre 2024 au Rond-point Ngaba.
CT. MAMPUYA