En marge du séminaire de formation des rédacteurs en chef africains francophones organisé à Pékin, une vingtaine de journalistes du continent séjournent depuis le 20 juin à Chongqing, une ville spectaculaire et déroutante du sud-ouest de la Chine. Cité montagneuse au relief accidenté, Chongqing se déploie entre ciel et fleuves, défiant les lois de la gravité et les modèles classiques de l’urbanisme.
Peu connue du grand public à l’international, Chongqing est pourtant un pilier de la Chine moderne. Cette municipalité autonome, forte de plus de 32 millions d’habitants, s’impose comme un centre industriel et technologique majeur, tout en conservant un patrimoine culturel riche et vivant.
Les journalistes africains en ont pris la pleine mesure à travers une série de visites, expositions et expériences immersives qui révèlent une ville à la fois ancrée dans l’histoire et projetée vers l’avenir.
À Chongqing, la géographie devient spectacle. Bâtie sur un terrain montagneux où cohabitent crêtes et vallées, la ville s’étage en hauteur. Les immeubles tutoient les nuages, les routes s’empilent, les ponts enjambent les précipices et les trains passent au cœur des bâtiments.
La célèbre ligne 2 du monorail traverse ainsi un immeuble résidentiel de 19 étages à la station Liziba, sans perturber le quotidien des habitants grâce à une ingénierie insonorisée de pointe.
Autre prouesse architecturale c’est une passerelle suspendue relie deux gratte-ciel du district de Yuzhong à plus de 68 mètres de hauteur. Longue de 23 mètres, cette structure sert à la fois de raccourci pratique et de spot photo vertigineux, devenu emblématique sur les réseaux sociaux.
Le 25 juin, la délégation africaine a visité le nouveau Centre d’exposition de planification urbaine de Chongqing, une vitrine futuriste du développement local. Installé dans un bâtiment à l’architecture audacieuse qui évoque le caractère chinois (se lever), ce musée de 17 000 m² offre une plongée dans la vision à long terme de la ville. Grâce à des technologies de pointe écrans immersifs, maquettes en 8K, reconstitutions 3D les visiteurs ont pu découvrir la stratégie de développement des « deux rivières, quatre rives », la restauration de quartiers historiques comme Ciqikou et la mise en valeur du patrimoine rouge.
À travers cette planification, Chongqing parvient à allier innovation, respect de l’environnement et valorisation du patrimoine. L’urbanisme ici ne se limite pas à bâtir, mais à raconter une histoire collective faite de résilience, de mémoire et d’ambition.
Mais comprendre Chongqing, c’est aussi goûter Chongqing. La ville est célèbre pour sa fondue chinoise (huǒguō), servie dans une marmite à neuf compartiments (jiǔgōnggé huǒguō), où chacun peut plonger viande, légumes, champignons ou abats dans un bouillon bouillant, souvent très épicé. Plat convivial par excellence, il rassemble familles et amis autour d’un rituel culinaire aussi ancien que savoureux.
Autre trésor gustatif est notamment les nouilles aux intestins de porc braisés. Ce plat typique associe la tendreté des abats longuement mijotés à des nouilles onctueuses, le tout relevé par un bouillon pimenté aux arômes puissants.
Pour les journalistes africains francophones, cette immersion à Chongqing c’est une leçon vivante d’urbanisme et de modernité.
Une ville qui ne se contente pas de croître, mais qui invente un nouveau modèle de développement, où l’homme, la montagne et la machine vivent en symbiose.
CTMAMPUYA
