Concert solidarité Congo : « Le Rwanda veut saboter un événement humanitaire dédié aux victimes congolaises »( Muyaya)

Le concert humanitaire “Solidarité Congo”, prévu le 7 avril 2025 à l’Accor Arena de Paris, est aujourd’hui menacé d’annulation. Le gouvernement congolais, par la voix de son porte-parole Patrick Muyaya Katembwe, dénonce une tentative de récupération politique menée par le Rwanda pour entraver un événement culturel et humanitaire dédié aux victimes du conflit dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Annoncé comme une initiative de soutien aux enfants victimes des violences en RDC, le concert “Solidarité Congo” devait réunir plusieurs artistes africains de renom, dont Gims, Fally Ipupa, Youssoupha et Angélique Kidjo, dans le but de collecter des fonds pour l’UNICEF. Pourtant, le Maire de Paris, Anne Hidalgo, a saisi le Préfet de Police pour demander son interdiction, évoquant un risque de troubles à l’ordre public.

Dans un briefing spécial tenu le 26 mars 2025, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a fermement dénoncé cette tentative qu’il qualifie de « sabotage ».

« L’initiative démontre la solidarité des Congolais qui se battent avec ce qu’ils ont pour une noble cause. Sur le plan culturel, nous voulons manifester la puissance de notre voix pour dénoncer les manigances du Rwanda »,dénonce Patrick Muyaya.

Selon lui, la demande d’annulation du concert n’est qu’un prétexte pour museler une mobilisation internationale en faveur du peuple congolais.

Le gouvernement congolais estime que la polémique autour de la date du 7 avril est instrumentalisée par Kigali pour détourner l’attention de ses propres responsabilités dans le drame humanitaire qui frappe l’Est du Congo. En effet, le Rwanda est accusé de soutenir le groupe armé M23, responsable d’atrocités contre les populations civiles en RDC.

Patrick Muyaya a tenu à préciser la position du gouvernement congolais sur la question mémorielle.

« Nous ne sommes pas des négationnistes. Nous partageons la peine des Rwandais due au génocide. Nous sommes solidaires avec ce peuple. Mais nous refusons que cette douleur serve d’alibi pour faire taire les voix qui dénoncent l’agression dont la RDC est victime aujourd’hui », a fait savoir le porte-parole du gouvernement.

Le gouvernement congolais exhorte les autorités françaises à ne pas céder aux pressions diplomatiques du Rwanda. Pour Kinshasa, le concert “Solidarité Congo” ne doit pas être perçu comme un acte politique, mais comme une initiative humanitaire.

« Je ne pense pas que les autorités françaises peuvent s’opposer à la tenue de ce concert malgré la mauvaise intention de l’autre côté. Ce n’est pas une question de date, c’est une pure coïncidence », a insisté Patrick Muyaya.

Les organisateurs du concert, soutenus par Kinshasa, maintiennent que leur objectif est exclusivement humanitaire et qu’aucune provocation n’était intentionnelle dans le choix de la date.

Ce blocage autour du concert “Solidarité Congo” reflète une fois de plus la dégradation des relations entre Kinshasa et Kigali. Tandis que la RDC continue de dénoncer le soutien rwandais aux groupes armés, le Rwanda cherche à discréditer toute mobilisation en faveur des victimes congolaises.

Face à cette situation, la France est placée devant un choix délicat : céder aux pressions rwandaises ou garantir la liberté d’expression et la tenue d’un événement humanitaire légitime.

Pour la RDC, il est impératif que ce concert ait lieu. Au-delà de la musique, il s’agit d’un message fort de solidarité envers les populations meurtries par un conflit qui n’a que trop duré.

CTMAMPUYA

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