Concert  Solidarité Congo : « On ne peut pas nous tuer, nous piller et nous interdire d’être solidaires avec notre peuple » (Patrick Muyaya)

Le concert « Solidarité Congo », initialement prévu le 7 avril 2025 à l’Accor Arena de Paris, a été reporté au 22 avril. Un changement de date qui ne serait pas anodin, selon le ministre congolais de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya. Lors d’un briefing de presse, il a accusé le Rwanda d’exercer des pressions pour empêcher la tenue de cet événement, qui vise à soutenir les victimes des violences dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Lors de son intervention, Patrick Muyaya a vivement dénoncé l’ingérence rwandaise, pointant du doigt une volonté de dissuader les artistes congolais de manifester leur solidarité envers leurs compatriotes.

« Vous ne pouvez pas nous tuer, nous piller et nous dénier le droit d’être solidaires avec notre peuple. », a-t-il fait remarquer.
Il a rappelé que ce concert n’était pas une initiative du gouvernement congolais, mais une mobilisation de la société civile, comme il en existe plusieurs dans le cadre des actions de soutien aux populations congolaises affectées par les conflits à l’Est.

« Il est malsain de vouloir créer un débat ou de remettre en question notre obligation, en tant que Congolais où que nous soyons, d’être solidaires envers nos compatriotes directement affectés par la barbarie rwandaise. », a éclairci le porte-parole du gouvernement.

La date initiale du 7 avril, qui coïncide avec la Journée de commémoration du génocide rwandais, a été source de controverses. Certains y ont vu une provocation politique, une accusation que les organisateurs du concert rejettent fermement.

« J’ai suivi la conférence de presse annonçant ce report, et les organisateurs ont rappelé que la date du 7 avril, lorsqu’ils l’ont fixée, n’avait rien à voir avec une quelconque intention politique. Ce sont ceux qui pensent que les Congolais n’ont pas le droit de témoigner leur solidarité envers leurs victimes qui l’ont politisée. », a souligné Patrick Muyaya.

Le ministre a insisté sur l’importance de reconnaître toutes les souffrances sans hiérarchisation. Dans la foulée, il rejete les accusations de négationnisme portées contre les Congolais.

« Nous ne sommes pas négationnistes. Nous ne mettrons pas en balance les souffrances des uns et des autres, mais chaque souffrance vécue par un peuple à un moment précis mérite d’être reconnue et de recevoir la solidarité de tous, qu’ils soient Rwandais ou Congolais. », insiste Patrick Muyaya.

« Ne pas reconnaître la souffrance du peuple congolais, c’est du négationnisme », a-t-il complété.

Patrick Muyaya a également critiqué ceux qui refusent d’admettre la réalité des atrocités subies par les Congolais dans l’Est du pays. Il a rappelé que ces crimes sont documentés par les Nations Unies et plusieurs ONG internationales.

« Ceux qui qualifient les Congolais de négationnistes parce qu’ils veulent témoigner leur solidarité envers d’autres Congolais, c’est eux les négationnistes. », se défend-t-il.

« Personne au monde aujourd’hui ne peut ignorer le calvaire qu’endure le peuple congolais dans les parties du pays sous occupation rwandaise. Ne pas vouloir le reconnaître, c’est aussi faire preuve du négationnisme. »

Malgré cette controverse, le concert « Solidarité Congo » est programmé pour le 22 avril 2025 à l’Accor Arena de Paris. Il réunira de grands noms de la musique congolaise et internationale, notamment Gims, Dadju, Youssoupha et Gazo, avec pour objectif de récolter des fonds pour les enfants victimes des conflits armés en RDC.

CTMAMPUYA

Partager

Social Media Auto Publish Powered By : XYZScripts.com