Lors de son intervention à la 58ème session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, ce lundi 24 février 2025 à Genève, la Première ministre de la République démocratique du Congo (RDC), Judith Suminwa, a dénoncé la répression systématique des journalistes, des défenseurs des droits humains et des artistes dans les zones sous occupation de l’armée rwandaise et du groupe terroriste du M23.
Dans son discours, la cheffe du gouvernement congolais a déploré la violence exercée contre ceux qui tentent de documenter ou de dénoncer les exactions commises par les militaires rwandais et leurs alliés du M23.
« Les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes et les artistes ne sont pas autorisés à raconter ces atrocités perpétrées par des militaires rwandais et le M23 », a-t-elle déclaré devant les représentants des Nations Unies et des délégations internationales.
Elle a cité plusieurs cas emblématiques de cette répression, qui visent à faire taire les voix critiques dans les territoires occupés.
Parmi les victimes de cette répression, Judith Suminwa a évoqué le cas du rappeur Delkat Idengo, brutalement exécuté alors qu’il tournait le clip de sa nouvelle chanson intitulée « Arme de chez nous ».
« Le rappeur Delkat Idengo avait été tué par des balles tirées à bout portant, pendant qu’il tournait le clip de sa nouvelle chanson », a révélé la Première ministre.
Elle a également dénoncé l’attaque ciblée contre Me Jean Paul Segihobe, un avocat congolais dont la résidence à Goma a été incendiée par des militaires rwandais.
« Il lui est reproché d’avoir apporté des dossiers à charge contre le Rwanda devant la Cour africaine de justice », a-t-elle précisé.
Un autre défenseur des droits humains, Raoul Songa, a été assassiné par l’armée rwandaise, alors qu’il dénonçait les exactions commises dans l’Est de la RDC.
Face à cette situation alarmante, Judith Suminwa a appelé la communauté internationale à agir pour protéger les voix dissidentes et garantir la liberté de la presse dans les zones de conflit.
« Il est urgent que des mesures concrètes soient prises pour garantir la protection des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme et des artistes qui risquent leur vie pour documenter ces crimes », a-t-elle insisté.
CTMAMPUYA