Face à l’aggravation du conflit dans l’Est du pays, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a publié, ce lundi 03 février un message de compassion et de solidarité envers les populations du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, durement touchées par la violence orchestrée par les terroristes du M23.
Dans son message, la Cenco exprime sa profonde inquiétude quant à la détérioration de la situation sécuritaire, marquée par la prise de Goma par la coalition AFC/M23, appuyée par le Rwanda, et leur avancée vers Bukavu.
« C’est avec grande tristesse et beaucoup d’inquiétudes que nous suivons la dégradation de la situation sécuritaire dans les Provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, aggravée particulièrement avec la prise de la ville de Goma et l’avancée des rebelles vers Bukavu », déplore la Conférence Épiscopale.
L’intensification des combats entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les terroristes, accompagnée de pillages et de déplacements massifs de populations, a entraîné des pertes humaines considérables.
« Les pillages dans la ville de Goma et les cités environnantes exacerbent la souffrance d’une population déjà appauvrie par des décennies de conflits », souligne la CENCO, qui rappelle que ces violences durent depuis plus de trente ans.
Face à l’ampleur de cette crise, la Conférence Épiscopale insiste sur la nécessité de prendre du recul pour mieux appréhender la situation.
« La situation est tellement grave et l’émotion si grande qu’elles nous ont exigé de prendre un temps de recueillement, dans le silence, pour mieux en comprendre les contours et discerner les perspectives d’avenir », confie la CENCO.
Elle tient également à adresser un message de soutien aux autorités ecclésiastiques locales et aux populations touchées :
« Au nom du Cardinal, des Archevêques et des Évêques membres de la CENCO, nous voudrions exprimer notre proximité fraternelle et notre solidarité à Leurs Excellences Nos Seigneurs les Évêques Willy Ngumbi, Évêque de Goma, et François Xavier Maroy, Archevêque Métropolitain de Bukavu, ainsi qu’à tout le Peuple de Dieu vivant dans ces contrées sinistrées », affirme la Conférence.
Dans le même élan, elle présente ses condoléances aux familles endeuillées et exprime sa compassion envers les personnes touchées par ces événements tragiques.
La CENCO relaie également les paroles du Pape François, qui s’est exprimé sur la situation en RDC lors de l’audience générale du 29 janvier 2025.
« Les parties en conflit doivent s’engager pour la cessation des hostilités et pour la sauvegarde de la population civile… », a exhorté le Souverain Pontife, tout en appelant « les Autorités locales et la Communauté Internationale à tout mettre en œuvre pour résoudre la situation conflictuelle par des moyens pacifiques ».
Dans cette optique, la CENCO réaffirme son engagement en faveur d’un processus de réconciliation et de paix, notamment à travers l’initiative conjointe avec l’Église du Christ au Congo (ECC).
« Nous réitérons l’appel que nous avons lancé en collaboration avec l’Église du Christ au Congo en faveur du Pacte social pour la paix et le Bien vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs », souligne le message.
La Conférence Épiscopale rappelle que la souffrance d’une partie de la nation concerne l’ensemble du pays.
« Quand un membre souffre, c’est tout le corps qui souffre avec lui » (1 Co 12, 25-27), insiste la CENCO, réaffirmant ainsi son engagement à soutenir les populations sinistrées par la prière et la proximité spirituelle.
Elle invite par ailleurs l’ensemble des fidèles catholiques et toutes les personnes de bonne volonté à intensifier leurs prières pour la paix en RDC.
« Par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie, Consolatrice des affligés, que Dieu accorde la grâce de la paix à notre pays, la RDC », conclut le message signé par Mgr Fulgence Muteba Mugalu, Archevêque de Lubumbashi et Président de la CENCO.
En outre les évêques catholiques ENCO insiste sur l’urgence d’une mobilisation nationale et internationale pour mettre fin aux violences. Elle exhorte les acteurs politiques, la société civile et la communauté internationale à prendre leurs responsabilités pour restaurer la paix et la stabilité.
CT. MAMPUYA