L’UNICEF tire la sonnette d’alarme sur une situation éducative devenue catastrophique dans l’Est. Face à l’escalade des violences dans la région, le nombre d’enfants privés d’éducation a atteint des proportions alarmantes, avec désormais plus de 1,6 million d’élèves dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri.
Avant même cette nouvelle escalade des violences, le système éducatif dans l’est de la RDC était déjà sous une immense pression, notamment en raison des déplacements massifs de population.
« Le système éducatif à l’est du pays était déjà sous une immense pression, notamment en raison du nombre élevé de personnes déplacées, » rappelle l’UNICEF dans son communiqué.
Aujourd’hui, la situation s’est aggravée : Plus de 6,5 millions de personnes, dont 2,6 millions d’enfants, ont été contraintes de fuir leur foyer. En conséquence, plus de 2 500 écoles ont été contraintes de fermer dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, tandis que le nombre d’enfants déscolarisés a explosé.
« Le nombre d’enfants déscolarisés a grimpé à près de 800 000, soit quasiment le double du chiffre de décembre. En incluant l’Ituri, ce chiffre dépasse désormais 1,6 million d’enfants privés d’éducation, » souligne le communiqué de l’UNICEF.
Pour Jean-François Basse, représentant par intérim de l’UNICEF en RDC, cette situation met en péril l’avenir de toute une génération.
« La situation est catastrophique pour ces enfants. L’éducation et tout l’accompagnement qu’elle offre permet aux enfants de retrouver un semblant de vie normale, de se reconstruire et d’envisager l’avenir après ce conflit. Sans elle, ils risquent d’être exposés au travail forcé, au recrutement dans les groupes armés et à d’autres formes d’exploitation. », informe Jean-François Basse, représentant par intérim de l’UNICEF .
Malgré la réouverture officielle des écoles à Goma le 10 février, très peu d’élèves ont pu reprendre les cours.
« De nombreux parents hésitent à renvoyer leurs enfants à l’école à cause de la situation sécuritaire toujours fragile dans la zone, » indique l’UNICEF.
Face à ces défis, l’organisation met en place des solutions alternatives pour assurer un accès minimal à l’éducation.
« L’UNICEF envisage de mettre en place des programmes d’éducation par radio et des programmes d’apprentissage accéléré pour atteindre les enfants les plus éloignés et marginalisés, » précise le communiqué.
Dans son message, l’UNICEF exhorte toutes les parties impliquées dans le conflit à respecter les établissements scolaires et à cesser immédiatement leur utilisation à des fins militaires.
« Les écoles doivent rester des lieux sûrs d’apprentissage et non des cibles de guerre. Nous appelons toutes les parties à respecter les infrastructures éducatives et civiles afin de garantir un avenir aux enfants de la RDC, », plaide Jean-François Basse.
Alors que la situation continue de se détériorer, l’UNICEF appelle la communauté internationale à intensifier les efforts humanitaires pour éviter qu’une génération entière ne soit sacrifiée.
« Nous avons besoin d’un soutien immédiat pour rétablir l’accès à l’éducation et donner aux enfants les moyens de se construire un avenir, malgré le chaos qui les entoure, » conclut l’UNICEF.
CT.MAMPUYA