Déchéance du ministre de l’économie : « C’est un retrait pur et simple de confiance au gouvernement » ( Serge Kadima)

Quelques jours après la destitution du ministre de l’économie nationale, Serge Kadima estime qu’il s’agit là, d’un retrait pur et simple de confiance au gouvernement Sama Lukonde.

Dans une tribune signée par ce cadre du parti du peuple pour la reconstruction et la Démocratie ( PPRD), cinq raisons le pousse à tirer cette conclusion consécutives selon lui, aux dysfonctionnements politiques reccurents de la gouvernance actuelle:

1. « Quoique formellement revêtue d’un caractère prétendument démocratique, la décapitation du Ministre Jean-Marie Kalumba résonne plutôt comme le signal fort d’un malaise profond (sans éluder le cas de la démission de Kabund) non maitrisé au sein de la majorité de fait dénommée Union Sacrée qui met en péril le Gouvernement Sama Lukonde ».

2. « En effet, le cœur de la motion votée par plus de 270 députés nationaux réside dans ce que l’opinion a appelé le dossier « Mpiodi ». Cette curieuse initiative consistant à importer du poisson chinchard de la Namibie. Il ressort que l’initiative a été bel et bien portée par l’ensemble du Gouvernement Sama et elle a même fait l’objet de promesses ferme du Président de la République  ! Dès lors, dans le succès comme dans l’échec, le dossier Mpiodi est frappé du principe de solidarité gouvernementale ».

« D’autant qu’il s’agit d’une action validée en conseil des Ministres et qui a fait l’objet de plusieurs réunions en commission écofin du Gouvernement et même au comité de conjoncture dirigé par le premier Ministre lui-même. Les missions conduites en Namibie et ailleurs ont certes été présidées par le Ministre de l’Économie Nationale, mais elles ont connu le concours actif de la Présidence de la république, de la Primature, signe d’une appropriation par l’exécutif de cette démarche aujourd’hui sanctionnée par les députés nationaux.  Il ne fait aucun doute que dans ces conditions, le Premier Ministre a largement engagé sa prérogative de coordination de l’action gouvernementale et est donc exposé ».

3. « Politiquement, il serait aujourd’hui impossible de nier l’échec desdits warriors et de la vision de l’union sacrée quand c’est leur majorité qui démontre elle-même les évidences de cet échec et parvient à sanctionner par un vote de défiance la seule initiative qui était présentée comme salvatrice pour le sociale des congolais. Politiquement, il revient au Premier Ministre de prendre la réelle mesure de la déchéance du Ministre Kalumba en ce sens que c’est son action ou plutôt son inaction à la tête du Gouvernement qui est remise en question ».

4. « En effet, comment comprendre que la majorité disposant de plusieurs outils pour contraindre un de ses Ministre à la démission lorsqu’elle l’estime nécessaire ait levée de passer par une sanction parlementaire?  Il est des plus évident que cette inélégance politique assumée consiste de facto en un retrait pur et simple de la confiance à l’ensemble du Gouvernement  Sama, émanation de cette majorité de fait. L’unicité de l’action gouvernementale est un principe-clé en politique ».

5. « Aussi, la pénurie de carburant qui frappe le Pays et qui a fait l’objet de l’un des griefs retenus contre le Ministre de l’Économie est une autre illustration de l’échec de l’exécutif dans son ensemble. En effet, la politique des prix à la pompe est placée sous l’encadrement direct du Premier Ministre avec une implication ouverte de la Présidence de la République. C’est le premier Ministre qui valide ou non les modifications des prix.

Dans sa défense au parlement, le Ministre de l’Économie a lui-même révélé à l’opinion que les prix à la pompe sont largement inférieurs à leur niveau réel et que le litre aujourd’hui vendu à 2095 franc congolais revient en réalité à 3500 franc congolais. Raisonnablement, on peut affirmer qu’en vertu de l’étroitesse du budget de l’État malgré les performances fantômes vantées, il sera impossible au Gouvernement de subventionner près de 1500 franc par litre à la pompe. Par conséquent, on devrait s’attendre soit à une hausse vertigineuse des prix à la pompe, soit à une aggravation des pénuries parce que les sociétés pétrolières ne peuvent pas renouveler leurs stocks en vendant leurs produits à perte ? C’est toute de l’économie nationale qui est déjà impactée d’une marinière ou d’une autre ».

En somme, soutient Serge Kadima, la plus grande déception de la population réside dans le fait que ce qui se passe dans le secteur de l’économie est presque la même situation dans tous les secteurs de la vie nationale.

Elysée Odia

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