Le parti politique de l’opposant Congolais Jean Marc Kabund, a rejeté l’initiative des discussions directes entre la République démocratique du Congo et la rébellion M23.
Dans un communiqué publié dimanche 16 mars, l’Alliance pour le changement Yabisonews.cd, indique que la démarche Angolaise, non seulement affaiblirait la position diplomatique Congolaise, mais va également cautionner le groupe armé « M23 influencé par le Rwanda ».
« Rejet des négociations directes : L’Alliance pour le Changement rejette catégoriquement toute négociation directe entre le Président de la République et le M23 dans sa forme actuelle. Une telle initiative affaiblirait la position diplomatique de la RDC dans les cadres établis à Luanda et Nairobi, et reviendrait à cautionner un groupe armé encore sous influence étrangère », a déclaré Ach.
Le parti de l’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale a appuyé sa position estimant : « qu’aucune négociation directe avec le M23 ne peut avoir lieu tant que le Rwanda n’a pas retiré ses forces militaires du territoire congolais ».
Par ailleurs, Jean Marc Kabund a, dans le communiqué, soutenu le dialogue direct entre Kinshasa et Kigali. Il a évoqué que ce dialogue doit se faire dans le cadre du processus de Luanda, afin de clarifier les revendications rwandaises et parvenir à un accord garantissant le retrait total et définitif des Forces de Défense Rwandaises (RDF) du territoire congolais. Ce retrait selon lui, devra être vérifiable et certifié par des institutions régionales et internationales.
Alliance pour le Changement a émis l’hypothèse d’un dialogue national inclusif, une fois que le retrait des troupes rwandaises sera effectif du territoire Congolais.
« Une fois le Rwanda retiré du sol congolais, un dialogue national et inclusif, parrainé par l’ONU avec un facilitateur neutre désigné par le Conseil de sécurité des Nations Unies, devra être engagé entre toutes les composantes : acteurs politiques, société civile et groupes armés, dans l’optique de trouver une solution durable et pérenne à la crise politico-sécuritaire en République Démocratique du Congo », a ajouté le communiqué.
La formation politique de l’ex président intérimaire du parti au pouvoir ( UDPS ), a également proposé la participation des rebelles M23 dans ce dialogue inclusif, conditionnant sa dépouille de toute influence étrangère.
Kabund et son parti ont également souligné l’importance de la communauté internationale, en appelant le Conseil de sécurité des Nations Unies, l’Union européenne, l’Union africaine, les organisations régionales et sous-régionales, ainsi que l’ensemble de la classe politique congolaise, à redoubler d’efforts pour ramener Kigali dans le processus de Luanda.
« Il est essentiel qu’un accord soit préalablement conclu entre Kigali et Kinshasa pour faciliter un dialogue intercongolais, gage d’une paix durable dans la partie Est de la République Démocratique du Congo », ajoutent-ils.
Et d’ajouter : « Nous exhortons toutes les forces politiques et l’ensemble de la population congolaise à faire preuve de vigilance et de lucidité. Ensemble, nous pouvons construire un avenir meilleur », conclu le communiqué.
Jusqu’à présent, Jean Marc Kabund est le seul opposant Congolais qui a refusé les discussions directes entre Kinshasa et la rébellion M23. Les autres opposants dont, Martin Fayulu, Matata Ponyo, Moïse Katumbi, Delly Sesanga ont salué cette démarche.
Outre ces opposants, le président Félix Tshisekedi, les églises catholique et protestante à travers la conférence épiscopale du Congo ( CENCO ) et l’église du Christ au Congo ( ECC ) ont également vu d’un bon oeil cette initiative qui va débuter aujourd’hui à Luanda, sous la médiation de João Lourenço, président Angolais et président en exercice de l’Union africaine, médiateur de la crise sécuritaire dans l’Est Congolais.
Michée Efoya
