Face à l’insécurité persistante dans l’Est, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) ont intensifié leurs efforts en faveur de la paix. Lors d’une rencontre tenue ce mercredi 13 février 2024 à Goma, avec les représentants du M23 et de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), la CENCO et l’ECC ont discuté d’un plan de sortie de crise, appelant à un dialogue national inclusif et à la fin immédiate des hostilités.
Les prélats disent avoir plaidé pour la réouverture des infrastructures vitales telles que l’aéroport et le port de la ville. Au-delà de ces revendications urgentes, la CENCO et l’ECC ont également plaidé pour l’ouverture d’un dialogue national inclusif, rassemblant l’ensemble des parties prenantes.
« Nous avons compris que beaucoup de choses peuvent avancer par le dialogue. Nous avons fait le plaidoyer pour l’ouverture du port et de l’aéroport, mais aussi sollicité l’arrêt des hostilités, car il y a plusieurs conséquences de la guerre. », a fait savoir Mgr Nshole à l’issue de cette rencontre.
L’aéroport international de Goma est aujourd’hui totalement hors service. Déclaré fermé par le M23 en janvier dernier, l’aéroport a subi d’importants dégâts lors des affrontements entre les rebelles et les Forces Armées de la RDC (FARDC) en janvier dernier. Sa mise hors service compromet gravement l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations locales, déjà durement affectées par les violences.
Selon des experts en aéronautique, l’aéroport de Goma n’est plus en état de recevoir des aéronefs. La tour de contrôle, infrastructure moderne de 26 mètres construite en 2021 grâce au financement de la Banque mondiale, a été vandalisée et endommagée.
La piste d’atterrissage elle-même n’est pas épargnée. Endommagée par des bombardements, elle est aujourd’hui inutilisable. Pire encore, des engins explosifs non détonés pourraient s’y trouver.
L’inaccessibilité de l’aéroport aggrave la crise humanitaire qui frappe la région. Seul point d’entrée pour l’acheminement rapide des vivres et des médicaments en provenance de l’étranger, sa fermeture bloque l’arrivée des aides indispensables aux populations déplacées par les combats. Sur le terrain, la détresse est palpable.
Les organisations humanitaires peinent à accéder aux zones les plus touchées, tandis que des milliers de personnes sont privées de soins et de nourriture.
CT. MAMPUYA