Le gouvernement congolais, par la voix du ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, a dénoncé fermement la décision de l’Union européenne (UE) d’exclure le Cacao et le Café congolais des certifications “Fairtrade” et “Bio”, conditionnant leur accès au marché européen.
Lors d’un briefing spécial, le ministre a pointé du doigt les “intentions douteuses” de certains experts européens et a réaffirmé que ces cultures, loin de contribuer à la déforestation, participent à la préservation environnementale et à la régulation climatique.
« Les experts européens semblent avoir des objectifs cachés. Nos plantations ne nuisent pas à l’environnement, bien au contraire. Cette décision ressemble davantage à une guerre économique qu’à une mesure environnementale », a-t-il fait savoir.
Julien Paluku a également rappelé l’engagement de la ministre d’État chargée de l’Environnement, Ève Bazaiba, à réclamer pour la RDC sa juste part des crédits carbone. Le pays, qui joue un rôle majeur dans la capture des émissions mondiales de CO2, mérite une reconnaissance internationale plutôt qu’une marginalisation économique.
Julien Paluku a souligné que le cacao et le café sont issus d’arbres, lesquels jouent un rôle similaire à celui des forêts dans le processus de photosynthèse.
« Ces cultures pérennes captent le CO2 et libèrent de l’oxygène, contribuant ainsi à la lutte contre le réchauffement climatique. Plutôt que d’être sanctionnée, la RDC devrait être félicitée pour ses efforts en matière de protection de l’environnement », a-t-il déclaré.
Il a également rappelé que le bassin du Congo, dont fait partie la RDC, absorbe environ un milliard de tonnes de CO2 chaque année, un rôle crucial dans la stabilisation climatique mondiale.
« Nous ne faisons pas de déforestation. Au contraire, nous faisons de la reforestation grâce à nos plantations de caféiers et de cacaoyers », a insisté le ministre.
Le gouvernement congolais a appelé l’Union européenne à reconsidérer sa décision et rappelle que ces sanctions nuisent non seulement aux producteurs locaux, mais également aux relations économiques bilatérales. Dans le cas contraire, la RDC n’hésitera pas à appliquer des mesures de réciprocité.
Alors que l’Afrique subsaharienne contribue faiblement aux émissions mondiales de gaz à effet de serre (4,6 %), la RDC rappelle qu’elle reste un pilier de la lutte contre le changement climatique.
C.MAMPUYA