Le collectif du personnel suspendu du Fonds spécial de répartition de l’indemnisation aux victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC dénonce le détournement de fonds et la mauvaise gestion de ce service.
Dans une correspondance adressée aux membres du conseil d’administration du FRIVAO, dont une copie est parvenue à la rédaction de Yabisonews.cd, certains agents fustigent leur suspension « illégale » par la coordination ad intérim nommée « illégalement» par le ministre de la justice.
« La mise en place d’une équipe ad intérim, composée majoritairement des membres du parti politique NOGEC, cher au ministre d’Etat de la justice, constitue une violation manifeste de la Constitution, du code du travail et du Décret n•19/20 du 13 décembre 2019 portant création, fonctionnement et organisation du FRIVAO », dénonce-t-il.
Et d’ajouter: « En outre, 16 employés sous contrat à durée indéterminée avec FRIVAO ont été illégalement suspendus avec privation de salaire et sans aucune indemnisation, en violation flagrante du code du travail et du règlement intérieur du FRIVAO. Ces mesures ont été prises dans l’objectif de favoriser le recrutement massif du parti politique NOGEC ».
Ces agents dénoncent en outre le détournement par la coordination ad intérim de ce service, des milliers de dollars destinés à l’Indemnisation des victimes.
«Sur un montant de USD 850.000 de fonctionnement pour une année dont l’utilisation a été épuisée en moins de quatre mois; un montant de USD 2.500.000 a été attribué à l’église catholique de Kisangani pour des préjudices documentés de moins d’un million de dollars américains; environ USD 21. 462.000 pour l’indemnisation individuelle des 10 731 victimes, même celles non certifiées par le conseil d’administration et/ou déclarées non éligibles; tout récemment, une lettre de Me Chadrac Yangambi a dénoncé le projet de construction d’un hôpital à Kisangani évalué à la bagatelle somme de USD 27.000.000».
Au vu de tout ce qu’ils ont dénoncé, ces agents demandent aux membres du conseil d’administration de prendre des mesures «immédiates» pour restaurer la transparence et la légalité dans la gestion de ces fonds et qu’ils demandent en outre une mission d’audit de l’IGF en urgence pour faire la lumière sur ces « détournements ».
Patrick Isebey