Gestion « calamiteuse » des déchets : La ville de Beni « sale » comme Kinshasa

La gestion des déchets constitue un casse-tête, en ville de Beni, jugée « sale » par les autorités de cette partie du Nord-Kivu, dans l’Est de la RD Congo. Des saletés de toutes catégories sont jetées dans des rivières et sur les artères principales (boulevards, rues et avenues) de cette ville créée depuis plus de vingt (20) ans.

Cette situation ternit, depuis plusieurs années, l’image de cette ville devenue le chef-lieu provisoire de la province du Nord-Kivu. Une situation similaire s’observe en ville de Kinshasa, capitale du pays. Des problèmes qui sont à la base de l’insalubrité dans cette ville, les plus remarquables et les plus importants sont notamment : les problèmes de déchets, les déchets liquides et gazeux. De tous les problèmes que pose l’assainissement, l’évacuation de déchets constitue le sommet de la voute.

S’agissant de la ville de Beni, le Président de la Société civile locale, parle d’une « honte » face à l’insalubrité criante constatée en pleine ville créée depuis mars 2003. Maître Pépin Kavotha partage son constat.

« Une désolation de notre part de voir la ville de Beni être sale. On a constaté malheureusement que certaines personnes ne sont pas à mêmes de rendre la ville propre. J’ai fait un tour au quartier Matonge. Dans la petite rivière Kabungulu, c’est tout un tas de poubelles qui sont jetées dans cette petite rivière et en pleine ville. La ville de Beni étant provisoirement le siège des institutions provinciales [Nord-Kivu], nous devons prendre ce courge de rendre la ville propre », a-t-il exhorté.

Indignation

La Protection civile, elle, dit être en colère, face à la mauvaise gestion des déchets en ville de Beni. Son Coordonnateur craint que ces immondices de tout genre mal gérés provoquent des maladies au sein de la communauté. Jean-Paul Kapitula exhorte tout le monde à s’approprier l’assainissement de la ville de Beni.

« Cette saleté peut nous amener des maladies. Ces saletés peuvent s’emporter de partout et ça peut déposer des milliers de microbes. Ça fait la honte, c’est devant la porte qu’on trouve toute une poubelle. Les gens qui jettent des déchets au centre-ville. Au rond-point de Beni, on jette des bouteilles avec urine dedans, des sachets avec matière fécale dedans. Ça donne quelle couleur de la ville meurtrie par la guerre, nous-mêmes, nous la rendons plus sale. Ça signifie quoi ? Nous risquons de devenir victimes et auteurs de notre malheur ! », s’est-il indigné. Il ajoute que « dès que vous trouvez quelqu’un qui commet un acte contraire à l’assainissement, soyez le premier à porter plainte contre lui. Mais, on voit quelqu’un jetter des poubelles dans la rue, on se tait, on voit quelqu’un aller polluer les rivières, on se tait. La loi est claire dans ce sens, car il y a la loi de l’environnement qui réglemente les cours d’eau et autres, il y a aussi la loi qui réglemente l’hygiène et assainissement du milieu. D’ailleurs, il y a une police spécifique dans ça ».

Jeu de ping-pong

Qui parmi les services d’hygiène et d’environnement est censé suivre de près cette question ? Difficile d’y répondre, car ces services étatiques ne font que se rejeter des responsabilités, alors qu’il y a des taxes perçues dans ce sens.

Pistes de solution

Le maire de Beni n’est pas resté silencieux face à la gestion calamiteuse des déchets dans son entité. Depuis mercredi 23 avril dernier, le Commissaire supérieur principal Nyofondo Te-Kodal Jacob a instauré le salongo chaque samedi de 7 heures à 10 heures 30 minutes. Objectif : rendre propre la ville de Beni. Néanmoins, certaines personnes craignent que, ces travaux communautaires se transforment en des tracasseries, car des policiers seraient aussi mis en contribution, en vue de faire respecter la décision de l’autorité urbaine.

Fabrice Ngima

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