Goma – Rapport d’Amnesty International sur les massacres d’août 2023: « Les responsabilités ont été établies » ( Patrick Muyaya)

Le gouvernement a répondu aux accusations d’Amnesty International, concernant les événements tragiques survenus à Goma le 30 août 2023. Lors d’un briefing tenu ce jeudi 12 décembre 2024, Patrick Muyaya a fait savoir que des mesures avaient été prises immédiatement après, des enquêtes ont été menées et des responsabilités établies, menant à des condamnations lors d’un procès en flagrance.

Le porte-parole du gouvernement a rappelé que ces événements avaient déjà fait l’objet d’investigations de la part des autorités congolaises. Il a notamment cité la visite sur place de hauts responsables, tels que Jean-Pierre Bemba, ministre de la Défense, et Peter Kazadi, vice-premier ministre de l’Intérieur, qui ont supervisé les enquêtes initiales à Goma.

« Le rapport concerne des faits qui se sont déroulés il y a au moins une année. Nous avons réagi promptement. Il y a eu des condamnations, et l’affaire suit son cours en appel », a-t-il précisé, tout en ajoutant que certains détails ne pouvaient être divulgués en raison de la procédure judiciaire en cours.

Le ministre de la Communication et des Médias a par ailleurs critiqué Amnesty International pour sa publication tardive.

« Amnesty arrive un an après les faits. Nous n’avons pas attendu pour réagir. Si leurs experts disposent d’autres preuves, ils devraient les transmettre à notre justice. », a fait remarquer Muyaya.

Dans son rapport publié récemment et intitulé “Opération Keba” : massacre perpétré par l’armée à Goma, Amnisty International accuse les forces de sécurité congolaises d’avoir ouvert le feu sur des manifestants, causant la mort d’au moins 56 personnes et blessant plus de 80 autres.

Ces manifestants, pour la plupart affiliés au groupe religieux et politique Foi naturelle messianique judaïque pour les Nations (FNMJN), également appelés « Wazalendo », ont été abattus alors qu’ils protestaient contre la MONUSCO, accusée d’inefficacité face aux violences persistantes dans la région. Amnesty International a reconstitué les lieux et les faits, soulignant que les manifestants étaient majoritairement non armés.

Cet organisme pointe du doigt les forces de sécurité congolaises de crimes graves, qualifiant leur réponse à la manifestation d’« acte de folie meurtrière ». La manifestation visait à demander le retrait de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO).

L’organisation a identifié trois hauts responsables militaires qui, selon elle, devraient faire l’objet d’enquêtes : Constant Ndima Kongba, ancien gouverneur militaire du Nord-Kivu ;Colonel Mike Mikombe Kalamba, commandant de la Brigade interarmes (BIA) de la Garde républicaine au Nord-Kivu et Major Peter Kabwe Ngandu, commandant du bataillon des forces spéciales à Goma.

Amnesty appelle à des enquêtes individuelles et à des poursuites si des preuves suffisantes de crimes contre l’humanité sont établies.

C.MAMPUYA

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