Dans une publication ce mercredi 04 juin sur son compte X (ancien Twitter), le sénateur, élu de la province du Sud-Ubangi, José Makila Sumanda a tiré à boulets rouges sur Christian Bosembe, président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), le comparant ni plus ni moins à un “Hitler de la presse congolaise”.
Lundi 3 juin dernier sur les ondes de Top Congo FM, Christian Bosembe annonçait en effet que les médias congolais n’étaient plus autorisés à relayer les propos de l’ancien président Joseph Kabila, ni à commenter les activités de son parti politique. Selon le président du CSAC, il s’agirait d’une « mesure conservatoire », destinée à éviter que la presse ne serve de « tribune de subversion.Ce n’est pas une censure. Aucun droit n’a été viole »s’est-il défendu.
Pour José Makila, ancien membre influent du MLC de Jean-Pierre Bemba, cette décision s’apparente à une attaque frontale contre la liberté d’expression et les droits fondamentaux garantis par la Constitution. Il accuse Christian Bosembe de vouloir instaurer un régime de terreur médiatique, agissant avec une arrogance qu’il qualifie d’“indécente” et d’“inégalée”.
« Au lieu de quémander une subvention auprès de votre maître, vous prétendez jouer au despote, vous posant en Hitler de la presse congolaise » écrit-il.
Mais pour José Makila, cette décision s’apparente bel et bien à une dérive autoritaire. Il fustige une “flatterie devenue insupportable, atteignant un niveau d’indécence inégalé”.
À ses yeux, Christian Bosembe outrepasse les limites de ses prérogatives, muselant la presse pour plaire aux cercles du pouvoir.
« Jamais, de toute ma vie, je n’ai vu quelqu’un s’arroger le pouvoir de fermer des entreprises à sa guise, pour satisfaire ses caprices et ses ambitions égoïstes », a-t-il dénoncé.
Le sénateur rappelle que les médias ne sont pas de simples jouets aux mains du président du CSAC. Il accuse ce dernier de porter atteinte à la dignité des professionnels de la presse, en ignorant les responsabilités économiques et sociales portées par les organes de presse.
« En voulant contraindre la presse à mettre la clé sous le paillasson, vous ne faites qu’accroître le chômage, plonger notre pays dans l’obscurité et déshonorer une institution censée défendre la démocratie. »
« Les organes de presse ne sont pas des entités fictives ni des jouets à votre disposition. Ce sont des entreprises légitimes, avec des responsabilités, des charges, et des employés qui ont des familles à nourrir », rappelle-t-il.
Il accuse Christian Bosembe d’avoir trahi la mission même du CSAC, une institution censée protéger la liberté d’informer et non l’écraser.
« Vous transformez ce qui devrait être un pilier de la liberté en un instrument de répression et d’oppression », fustige-t-il.
Face à ce qu’il décrit comme un “abus de pouvoir”, Makila appelle les professionnels de la presse à la résistance.
« La presse congolaise n’est pas une marionnette à votre service. Elle a du courage, de la dignité, et elle saura résister à vos intimidations ».
Il en appelle à l’Union nationale de la presse congolaise (UNPC) pour faire barrage à cette tentative de domestication des médias.
« Je vous le dis sans détour : la presse congolaise ne se laissera pas asservir par un flatteur, aussi éhonté soit-il »
Le 22 mai dernier, le Sénat a levé les immunités parlementaires de Joseph Kabila, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires pour crimes de guerre et complicité avec la rébellion M23/AFC, soutenue par le Rwanda. Entre-temps, l’ancien président de la République séjourne dans la ville de Goma où il mène activement ses consultations avec toutes les forces vives de la nation.
CTMAMPUYA