La province de l’Ituri est l’une des provinces de la RDC confrontées au défi sécuritaire depuis des années. Le conflit éthique et tribal ronge certaines entités de cette province riche en minerais.
La cohabitation pacifique est fragile, les groupes armés locaux qui sont actifs en Ituri sont collés aux tribus de cette province. Par exemple, la milice CODECO est collée à la tribu Lendu, Zaïre aux Hema, FRPI aux Ngiti, FPIC aux Bira, Tchini ya Tuna aux Lesse,…
Quel est apport de la cohabitation pacifique sur le retour de la paix ?
La cohabitation pacifique est pourtant la remède à ces conflits communautaires, à en croire la plupart des habitants de la province de l’Ituri.
Eugénie Fwame, Femme leader et présidente ad intérim du Conseil Provincial de la Jeunesse reconnaît les difficultés actuelles, mais pense que cohabitation pacifique reprend de plus en plus sa forme.
« La cohabitation pacifique est un problème en Ituri. Aujourd’hui au moins tout être a compris qu’il a besoin de l’autre pour vivre bien ou pour évoluer. La cohabitation pacifique reprend sa forme », a-t-elle indiqué.
Gloire Ibrahim Abasi, président du Parlement des Jeunes de l’Ituri rappelle les beaux moments de la cohabitation pacifique et interpelle les ituriens.
« Il y a longtemps, les Hema vivaient mieux avec les Bira par exemple. Les Lendu et les Hema également, depuis 2017, les gens se battent. Nous ne devrons pas oublier que Dieu nous a créé ayant un même sang, et a voulu qu’on soit congolais. Cette guerre pousse à ce que les autres nous négligent », a-t-il interpellé.
Que faire pour la restauration de la cohabitation pacifique ?
Pour Eugénie Fwame, « il faut la tenue des dialogues francs pour cultiver la paix durable. Pour parvenir à cette cohabitation pacifique, on doit encourager le mariage coutumier entre deux personnes venues de différentes tribus ».
À Gloire Ibrahim Abasi d’ajouter: « la cohabitation pacifique passe par l’amour du prochain. Les gens doivent se demander où venons nous , où sommes nous et où voulons nous aller. La cohabitation pacifique va amener le développement, car il n’y a pas de développement si la guerre continue ».
La femme un des acteurs clés de la cohabitation pacifique
Dans cette lutte d’instauration de la cohabitation pacifique, la femme joue un rôle crucial, car celui qui éduque une femme éduque la nation dit on.
Selon Madame Eugénie Famwe, pour couper le cordon de « la guerre tribale » en Ituri, les futures générations doivent être initiées à la culture de la paix.
« Les femmes doivent montrer aux enfants qu’il faut faire la paix. Ne pas leur faire voir que, c’est le voisin qui est la mauvaise personne pour la paix », a-t-elle indiqué.
L’appel aux ituriens est que tout le monde devienne acteur de paix dans son milieu de vie.
Joseph Kisuki