Les conflits armés en Ituri n’épargnent aucune catégorie des personnes, les femmes enceintes sont parmi les plus vulnérables, en matière de santé, parmi les personnes affectées par l’insécurité grandissante dans cette province située dans la partie Est la République Démocratique du Congo.
Ruth Mapenzi Mave, ne parvient pas à oublier la souffrance subie entre le territoire de Djugu et la ville de Bunia. A trente ans d’âge révolu, de suite d’une attaque armé au village Tchée, cette dame a été contrainte de fuir l’insécurité pour protéger sa grossesse de six mois.
« Il était 11 heures quand des hommes armés ont pris d’assaut notre village. Le crépitement des balles allait dans toute direction », témoigne Ruth.
Elle a parcouru avec difficultés un trajet de plus de 50 km pour arriver à Bunia avec sa grossesse de 6 mois, et 1 mois après elle a enfanté prématurément un enfant fille qui présente, selon elle, certaines insuffisances de croissance.
» J’avais du mal à marcher, je l’ai appelé Dorika Shukuru car elle est un don de Dieu comme elle était né pendant la guerre. Cette guerre m’a traumatisé, ceci a joue sur la croissance physique et intellectuelle. Elle a 4vajs ans mais elle est encore de petite taille, elle tombe souvent malade » a-t-elle ajouté.
Ce témoignage est une preuve que les conflits armés affectent la santé mentale des femmes enceintes, ce qui pousse à avoir de problèmes d’accouchement, et affectent aussi l’enfant né dans cette situation.
Des décès maternels en multiplicité
À en croire Buma Rheta, sage femme au sein du Centre Médical Évangélique, CEM Nyakunde, les femmes enceintes sont, suite aux conflits armés sont traumatisées, et sont candidates à l’hypertension qui a des conséquences graves.
» Les conflits armés que nous traverse l’Ituri ont comme conséquence, le stress chez les femmes enceintes. Lors que les femmes enceintes sont stressées, il y a l’élévation de chiffres tentionnels. L’hypertension pendant la grossesse est parmi les causes de la mortalité maternelle chez les femmes enceintes », a indiqué Buma Rheta.
Les naissances avec faible poids
À part la mortalité maternelle, elle a fait savoir que cette situation joue négativement sur la croissance physique de l’enfant, l’enfant aura un petit poids.
» L’enfant est nourri à travers le sang qui vient de la mère, et quand il y a l’hypertension, la quantité du sang qui apporte la nourriture de la mère à l’enfant va diminuer, et quand il y a diminution, la maman peut accoucher en 9 mois mais l’enfant aura un petit poids, n’aura pas suffisamment d’oxygène quand il est dans le sein maternel, il peut en mourir » a-t-elle fait savoir.
La prise en charge nécessaire
Sephora Nyomi, Médecin Coordonnateur Provinciale du Programme National de Santé Mentale en Ituri, a encouragé pour sa part, que les femmes enceintes affectées par le traumatisme à fréquenter les structures sanitaires pour leur prise en charge.
» Nous demandons à toutes les femmes font face au traumatisme de se faire consulter les structures de prise en charge notamment l’hôpital général de référence de Bunia, SAMELO, SAMETU, Yesu ni Munganga, CNPP et autres. Nous avons de psychologues cliniciens qui peuvent les accompagner », a-t-elle indiqué.
Soulignons ici qu’à part les femmes et les enfants , plusieurs milliers de personnes sont affectées par les conflits armés en Ituri, selon le Conseil National de la Santé Mentale en Ituri, 20 % de la population connaissent des problèmes de santé mentale, conflits qui ont débuté depuis 2017, qui continuent malheureusement jusqu’à ces jours.
Joseph Kisuki
