Ituri : Des miliciens Maï-Maï instaurent une « taxe illicite » de 50 000 CDF par mois à chaque cultivateur à Mambasa

Des miliciens Maï-Maï exigent des sommes d’argent évaluées à cinquante mille Francs congolais (50 000 CDF), par mois, à chaque cultivateur, œuvrant dans la chefferie des Babila-Babombi, dans le territoire de Mambasa, province de l’Ituri, au Nord-Est de la RD Congo.

Ces sommes d’argent sont demandées au nom d’une « taxe illicite » instaurée par des membres des groupes armés actifs, dans cette partie de l’Ituri.

Cette nouvelle forme de tracasseries date du mois de novembre 2024. Elle a été dénoncée, dimanche 2 mars 2025, par le Secrétaire territorial de la Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH), antenne de Mambasa. D’après Rams Malikidogo, cet argent est perdu par des miliciens Maï-Maï au niveau des barrières érigées sur les différentes routes des dessertes agricoles.

« Les miliciens Maï-Maï ont érigé des barrières sur les routes des dessertes agricoles, surtout dans la chefferie des Babila-Babombi, depuis le mois de novembre. Un cultivateur est contraint de payer une somme allant de 30 à 50 000 Francs congolais par mois. La raison d’être de cette taxe n’est pas connue, sauf c’est une tracasserie, aussi un moyen pour eux (miliciens Maï-Maï, ndlr) de vivre. Le mal est qu’ils appellent ça frais de sécurité », a-t-il renseigné.

Le silence des officiels face aux tracasseries

Le défenseur des droits de l’homme Rams Malikidogo déplore ce qu’il qualifie de « silence » des autorités officielles face à cette forme de tracasseries.

« Les autorités brillent par un silence de mort sans aucune réaction », a-t-il regretté, tout en appelant les responsables de ces miliciens à les « retirer de la zone car, soutient-il, leur présence n’a aucun impact dans la zone, sauf la souffrance de la population.

En réaction, l’Administrateur du territoire de Mambasa, affirme qu’il reconnaît la présence des hommes porteurs d’armes qui tracassent la population dans sa juridiction. Le Commissaire supérieur principal Jean-Baptististe demande ainsi aux miliciens Maï-Maï de cesser ces dérapages le plus vite possible.

« Il est vrai qu’il y a des choses qui se passent en profondeur des forteresses que nous décourageons. La population souffre ; la population est victime de beaucoup. Nous ne cessons décrier ça. C’est ce qui fait même que, par moment, il y a incompréhension entre les forces régulières et les Maï-Maï », a-t-il fait savoir.

Le phénomène Maï-Maï, un danger permanent

L’autorité territoriale de Mambasa regrette que, les miliciens Maï-Maï constituent un danger permanent vis-à-vis de ses administrés. Jean-Baptiste Matadi appelle à l’intervention urgente du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (PDDRC-S).

« Il y a une structure étatique à travers laquelle ce phénomène doit être élagué. C’est le PDDRC-S qui doit déjà prendre en compte les Maï-Maï qui ont été signataires d’acte d’engagement de paix », a-t-il indiqué. Il encourage tous les Maï-Maï favorables au processus de paix à adhérer au sein de la Réserve Armée de la Défense (RAD), pour défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC.

Mambasa fait partie des territoires de l’Ituri en proie à l’insécurité, orchestrée par des groupes armés. Ces milices tuent, enlèvent, pillent et tracassent les populations civiles, dans cette partie orientale du pays.

Fabrice Ngima

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