Dans la province de l’Ituri, située dans le nord-est de la République Démocratique du Congo se vit un phénomène d’exploitation économique et sexuelle des enfants dans les carrières minières. Cette situation, qui existe depuis des années inquiète les défenseurs des droits de l’enfant dans cette province.
Causes de cette exploitation
La pauvreté, dûe à l’insécurité est l’un des facteurs qui pousse les enfants à rejoindre les carrières minières où ils sont malheureusement exploités a indiqué Sikilu Ramazani, coordonnateur de l’organisation Sauvons les Enfants Vulnérables, SEV en province de l’Ituri.
» Le problème d’exploitation des enfants dans les carrières minières est une vraie réalité en Ituri. Quand la population regagne une entité après la guerre, la première chose c’est la reprise des activités des carrières minières, où les enfants s’y rendent et sont exploités « , a-t-il indiqué à Yabisonews.cd.
Des enfants recrutés par les groupes armés
D’autre part, ce sont les groupes armés qui recrutent les enfants pour travailler dans ces carrières minières, alerte un cadre du parlement d’enfants de l’Ituri, qui indique que des jeunes filles se rendent dans ces endroits pour le sexe.
« Il y a des groupes armés qui recrutent des enfants pour travailler dans les carrières minières qui sont sous leur contrôle et certains enfants récoltent l’argent pour les leaders de ces groupes armés auprès des orpailleurs. Il y a des jeunes filles exploitées sexuellement par les exploitants de l’or. Les filles de 12, 13, 14 ans sont là pour la prostitution et celà suite à la pauvreté dans leurs familles », a-t-il expliqué.
Des enfants poussés à l’analphabétisme
Fréquentant les carrières minières, les enfants sont contrés de ne plus fréquenter l’école. Sikuli Ramazani, de SEV fait savoir qu’il y a faible fréquentation des enfants dans les écoles en zone minière.
« La première chose c’est que si l’enfant fréquente les carrières minières, il abandonne directement, et celà pousse à ce qu’on puisse avoir un taux élevé d’analphabétisme, malgré la gratuite de l’éducation de base », a-t-il alerté.
Statistiques alarmantes
Des cinq territoires, c’est le territoire de Djugu qui est en tête. Les défenseurs des droits de l’enfant accusent l’insécurité de bloquer la recherche des données, mais affirment que de milliers d’enfants sont exploités dans ces zones minières.
« Le territoire de Djugu qui est à la première place, suite à l’insécurité. On n’a pas d’accès à toutes les données. Dans la partie nord du territoire de Djugu en 2024, nous avons enregistré plus 750 enfants exploités économiquement et leur avenir est mis en péril », ajoute le coordonnateur de SEV.
Pistes de solution
« L’application du code minier est très importante car il est interdit d’utiliser les enfants dans les carrières minières dans ce code minier », a suggéré un cadre du parlement d’enfants en Ituri.
Et un autre défenseur des droits de l’enfant d’ajouter : » l’État doit sanctionner les gestionnaires des carrières minières qui autorisent les enfants de travailler dans leurs carrières et l’État doit mettre en place une structure spéciale pour traquer les enfants dans toutes les carrières minières ».
Soulignons que des organisations de défense des droits de l’enfant se mobilisent pour sensibiliser les exploitants miniers sur la non exploitation des enfants dans les carrières minières.
Joseph Kisuki