21 têtes d’érosion “mal gérées” depuis plus de 10 ans dans la ville de Kananga, au Kasaï-Central menacent d’engloutir différentes infrastructures de base, dont les routes d’intérêt national, la voie ferrée, les églises et les écoles.
Parmi elles, l’on peut citer celle de la gare SNCC qui attaque la Nationale N1, l’érosion de la MONUSCO située non loin de l’aéroport national de Lungandu à Kananga, l’érosion qui a coupé l’avenue Kasavubu au quartier Malandji, celle de l’UKA, l’érosion de Musumbu ainsi que l’érosion de Bena Kankonde dans la commune de Lukonga pour ne citer que celles-ci.
Ces têtes d’érosion ont causé d’énormes dégâts sur la ville de Kananga, celle qui a coupé l’avenue Kasavubu, a englouti une partie de l’église Cité Béthel depuis le 26 décembre 2023 et aussi une partie de la parcelle de la police de circulation routière (PCR). La tête d’érosion de Musumbu au quartier Kamayi a coupé l’avenue des manguiers depuis 2016 et 2017 et est prêt à engloutir l’école primaire Luayi Bonso et est à 150 M de la clôture du complexe Athéné qui est en pleine construction. D’autres têtes d’érosion au quartier plateau menacent l’aéroport national de Kananga.
Depuis l’époque d’Alex Kande, Gouverneur du Kasaï-Central en passant par Denis Kambayi, John Kabeya et Joseph-Moïse K’ambulu, la gestion de ces têtes d’érosion n’a jamais été meilleure.
C’est à l’époque du Gouverneur Denis Kambayi que des efforts étaient consentis pour gérer les érosions qui menaçaient la ville de disparition, le ravin situé à Kele-Kele et celui de Kamayi étaient bien gérés. Mais cela n’a pas pu durer car les eaux de pluie mal gérées ont favorisé la progression de ces têtes d’érosion.
Aujourd’hui, l’Institut Supérieur des Techniques de Kananga (ISTKA) est en danger suite à la tête d’érosion qui a coupé l’avenue Kasavubu en deux, rendant la circulation des populations difficiles. Aussitôt coupé en 2023, les travaux ont été lancés pour être arrêtés quelques mois après, jusqu’en janvier 2025. Avec les eaux de pluie, la situation risque d’empirer.
L’érosion de Bena Kankonde a déjà coupé la voie ferrée dans la commune de Lukonga depuis plus de deux mois et le trafic ferroviaire interrompu.
Nous sommes allés à la rencontre de Benoît Belangenyi Tshitenge, Conseiller Communal de Kananga qui attribue cette situation au manque du réseau d’adaptation d’évacuation d’eau.
“Il y a plusieurs causes de cette situation désastreuse, nous pouvons citer le manque d’adaptation du réseau d’évacuation des eaux après le départ des blancs. Nous sommes devenus nombreux, mais il n’y a pas une politique d’adaptation de ce réseau d’évacuation, vous regardez tous les collecteurs sont déjà dégradés, comment on va canaliser les eaux. Deuxième cause, il y a manque de plan d’aménagement de la ville approprié, jusque-là il n’y a pas cet outil pouvant nous aider à mieux aménager la ville de Kananga. Troisième cause majeure, le manque d’une politique claire de gestion des eaux et de végétalisation”, a-t-il déclaré.
Des solutions ?
Le Président de la République Démocratique du Congo a lancé un projet de lutte anti-érosive depuis 2022 dans le cadre du projet d’urgence et résilience urbaine de Kananga (PURUK), ce projet vise à en finir avec ces érosions, pour épargner la ville du chaos. Ce projet étant en cours, des résultats escomptés ne sont pas encore enregistrés.
Benoît Belangenyi Tshitenge pense que le Gouvernement ne saura résoudre les problèmes des ravins dans un laps de temps. Il appelle la population à une citoyenneté responsable pour intervenir à travers des structures de végétalisation ou couverture de gazon, de se liguer en un seul homme en initiant les projets pouvant aider à avoir la culture de planter les arbres.
“La loi est claire, pour couper un arbre, il faut en planter deux “, a-t-il souligné.
Fabrice Kabamba