Kananga : Plus de 500 vélos de “Bayanda” ravitaillent la ville en produits vivriers chaque jour

Kananga : Plus de 500 vélos de "Bayanda" ravitaillent la ville en produits vivriers chaque jour

Les colporteurs communément appelés “Bayanda” au Kasaï-Central pallient à l’approvisionnement des produits vivriers sur la ville de Kananga. D’après les enquêtes menées par le comité d’évacuateurs et acheteurs des produits agricoles (CEPA), plus de 500 vélos des produits vivriers ( maïs, haricots, maniocs, riz …) proviennent de tous les 5 territoires de la province du Kasaï-Central, pour ravitailler Kananga. Depuis plus de 2 mois, soit avant novembre 2024, les trains qui quittent Ilebo vers Kananga n’exercent pas leur trafic suite à l’impraticabilité de la voie ferrée, attaquée par des ravins dans le territoire de Demba, voire dans la commune de Lukonga.

Maïs, denrée de première nécessité à Kananga : L’apport de Bayanda

Ces colporteurs communément appelés Bayanda dans la région, sont ceux qui nourrissent la ville avec le maïs, l’aliment de base pour la population de Kananga. Sur chaque vélo, le colporteur a la capacité de transporter 60 à 80 meka de maïs ce qui aide, tant soit peu, la population.

” Actuellement c’est un peu difficile de donner la quantité exacte de l’approvisionnement des Bayanda, mais on peut y aller avec des estimations car ils amenent beaucoup des produits agricoles. Si nous voulons parler de maïs, ces colporteurs travaillent beaucoup parce que nous avons trouvé qu’on ne manque pas par jour 500 vélos qui viennent presque de beaucoup de direction et sur chaque vélo, 60 à 80 meka de maïs. C’est vraiment important”, a déclaré à Yabisonews.cd ce samedi 12 janvier 2025, Georges Mukenge, président du comité d’évacuateurs et acheteurs des produits agricoles (CEPA).

Différence entre l’approvisionnement des Bayanda et des wagons

D’après le président du CEPA, la quantité de maïs que les Bayanda approvisionnent la ville de Kananga est aussi importante comme celle des wagons. Mais la différence se situe sur l’entreposage de ces produits vivriers.

Le maïs de Bayanda qui vient des différents coins de la province du Kasaï-Central, ont des difficultés à être entreposés dans les dépôts reconnus. Les marchands du marché Kamayi par exemple, peuvent se contenter d’acheter le maïs venant de Bunkonde dans le territoire de Dibaya, les colporteurs de Mashala, Lukibu dans le territoire de Dimbelenge peuvent s’arrêter au marché Mzee Laurent Désiré Kabila au quartier plateau et ceux venant de Luiza, Demba et Kazumba peuvent directement aussi revendre leurs maïs au marché central de la commune de Ndesha.

Tandis que le maïs venant de wagons qui proviennent de Mweka dans la province du Kasaï en passant par le territoire de Demba vont directement en grande quantité dans les dépôts, ce qui montre l’acquisition en grande quantité de cette denrée qui influence directement le prix sur le marché.

L’approvisionnement de Bayanda suffit-il à la consommation des Kanangais ?

Les efforts de cette frange de la population ne peuvent être ramenés au néant car ils pallient au manque des maïs sur la ville de Kananga, mais cet approvisionnement ne peut suffir pour une ville de plus de 2 millions d’habitants. D’après les statistiques, la population Kanangaise consomme 80 tonnes de maïs au premier trimestre (janvier, février, mars), en raison des maïs que disposent l’interland de la ville de Kananga en cette période. Mais à partir du mois de juillet jusqu’à décembre 2025, l’interland se penchera sur le maïs de la ville et à partir de là, la situation s’empire car la consommation peut aller jusqu’à 120 tonnes de maïs. Cependant les Bayanda ne peuvent soutenir cette demande en raison d’augmentation de la consommation et des difficultés qu’ils éprouvent dans l’approvisionnement.

“C’est une classe très importante qui aide aussi la ville en terme de ravitaillement. En fait, nous ne pouvons pas négligés cette classe parce que ça nous aide vraiment, parce que pour le moment, ce sont les Bayanda. Et je vous dit qu’il y a même les gens qui ont acheté le maïs à Bena Leka et qui ont commencé à utiliser ces Bayanda pour amener le maïs ici. Si nous tenons c’est parce que l’interland qui se ravitaille aux marchés de la ville, a aussi un peu de quantité pour ce moment comme nous sommes au mois de janvier. Mais lorsque l’interland va commencer à se ravitailler sur les marchés de la ville, le problème va se poser, alors les Bayanda ne sauront pas vraiment nourrir toute la ville”, estime Georges Mukenge.

L’intervention du gouvernement congolais réclamée pour la reprise du trafic ferroviaire

Le Gouvernement Congolais doit s’impliquer pour rendre praticable la voie ferrée qui est attaquée par des têtes d’érosion dans différentes sections du territoire de Demba. Premièrement, à Bena Leka où les chemins de fer étaient restés en l’air, le gouvernement, à travers la SNCC, a remblayé ce ravin après avoir récupéré les chemins de fer. Juste après cela, une autre tête d’érosion a attaqué la voie ferrée avec beaucoup de ramification à Demba. D’autres têtes d’érosion sont signalées dans la commune de Lukonga, où le Gouverneur de province du Kasaï-Central Joseph-Moïse K’ambulu N’Konko a pris récemment une résolution de déplacer les chemins de fer pour bien amorcer les travaux du ravin et permettre au train de passer.

Signalons que l’apport de Bayanda à Kananga est d’une importance capitale, car en plus d’apporter les produits viviers, il y en a qui apportent du carburant qu’ils achètent à plus de 300 Km de la ville de Kananga.

 

Fabrice Kabamba

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