À Lemba Imbu, quartier situé dans la commune de Mont-Ngafula, des femmes trouvent leur subsistance en cassant des pierres. Dans cette partie de Kinshasa, l’une des plus pauvres de la capitale de la République démocratique du Congo, l’activité est pratiquée par des femmes mariées, célibataires et veuves, qui n’hésitent pas à s’engager dans ce travail difficile, traditionnellement perçu comme réservé aux hommes.
Maman Okako, mère de plusieurs enfants, exerce cette activité depuis plusieurs années. Elle exprime sa satisfaction quant à ce travail qui lui a permis de scolariser ses enfants.
« Grâce à ce travail, nous avons pu faire étudier nos enfants. Nous sommes contentes de gagner de l’argent, même si c’est difficile », déclare-t-elle.
Le travail de casseuses de pierres est éprouvant : il nécessite d’abord d’acheter des cailloux dans des carrières et de payer le transport pour les acheminer.
Maman Marie, presque âgée, se réjouit également des bénéfices de cette activité, ayant réussi à acheter une parcelle grâce à ses efforts.
« J’ai acquis une parcelle avec cette activité souvent négligée. Au village, certaines femmes de mon âge cultivent de grands champs », raconte-t-elle.
Les prix varient selon les quantités : un sac et demi de cailloux se négocie à 6 500 Francs Congolais, tandis qu’un sac coûte 5 000 FC. Les casseuses de pierres travaillent souvent en solidarité.
« Nous procédons ainsi : si un client paie pour plusieurs sacs, celle qui reçoit l’argent consulte les autres pour les amener », explique l’une d’elles.
Lemba Imbu est situé à environ trente kilomètres du centre-ville de Kinshasa. Les femmes qui y habitent, sont souvent considérées comme les piliers économiques de leurs familles.
Michée Efoya