Les caniveaux de la route de la paix, dans la commune de Kisenso, sont déjà bouchés, alors que ses travaux de réhabilitation se poursuivent encore. Ces caniveaux devraient servir des collecteurs d’eau, surtout en cette saison pluvieuse. Mais ils sont transformés en poubelles par la population riveraine.
Des bouteilles plastiques, sachets et toute sorte d’immondices, bouchent d’ores et déjà ces canaux d’eau, alors que les travaux de cet axe routier, qui relie les communes de Kisenso, Matete et Mont-Ngafula, n’ont pas encore touché à leur fin.
Fils, conducteur d’un tricycle ( moto à 3 pneus), interrogé par notre rédaction, se réjouit de la construction de la route, mais ne digère pas le jet des bouteilles dans les caniveaux, qui attirent des moustiques. Il estime, quant à lui, que c’est le manque de poubelles qui conduit la population à commettre ces actes.
« Nous sommes très heureux de voir le macadam, mais voir les caniveaux en cet état, nous attire beaucoup de moustiques à la maison. Mais si on met des gens pour l’entretenir, ce sera bien. Si la population continue à y jeter des immondices, c’est parce qu’il n’y a pas de poubelles», déclare-t-il au micro de Yabisonews.cd.
Assis devant une église, qui donne sur l’avenue de la paix, Chris, environ 22 ans, propose la disposition, les deux côtés de la route et après quelques mètres, des bacs pour permettre aux gens de ne pas trimballer des bouteilles en mains.
« S’il y avait des bacs de ce côté-ci et de ce côté-là, tu avances un peu un autre, là on aura la facilité de jeter, et si c’est plein, le véhicule viendra pour les évacuer. Mais si je viens de pont Matete à peid, avec ma bouteille en main, si je regarde à gauche et à droite qu’il n’y a personne, je vais la jeter seulement là », dit-il sans ambages.
Contrairement aux autres, Kaba, un autre usager de la route de la paix, estime que c’est un problème de conscience.
« Le problème est que la conscience des gens doit interpeler. Quand on se rend compte que ce que l’on peut produire des dégâts demain, il faut se méfier. Cette route est pour notre propre intérêt. Même si l’État n’a pas mis des poubelles, on peut créer nous-mêmes des poubelles, mais il y a également des pousses-pousseur, qui ne demandent que 500 FC. Il est juste problème de conscience», a-t-il déclaré.
Non loin de ce caniveau, passe une rivière, traversée par un pont, qui fait frontière entre les quartiers de la paix et Bikanga. Ayant causé des dégâts énormes les années antérieures, elle se trouve tellement bouchée qu’elle met en péril la chaussée.
En construction depuis 2021, la route de la paix, qui part de pont Matete ( boulevard Lumumba), transverse les communes de Matete, Kisenso et Mont-Ngafula, avant de faire jonction avec la route dite Secomaf, vers le quartier Ndjili Brasserie. Son asphaltage vient donner un soulagement aux populations de Kisenso et Mont-Ngafula, dont l’accès au centre ville était un casse-tête.
Samyr LUKOMBO