Kinshasa s’est réveillée les pieds dans l’eau ce samedi 14 juin, après une forte pluie inattendue qui s’est abattue sur la capitale congolaise durant la nuit. Alors que la saison sèche est officiellement enclenchée depuis fin mai, selon les prévisions météorologiques, cette précipitation intense a surpris les habitants et relancé les inquiétudes liées aux effets du changement climatique.
D’après les explications fournies par l’agence nationale de météorologie et de télédétection par satellite (METTELSAT), l’origine de cette anomalie est à chercher dans une perturbation atmosphérique en provenance du Golfe de Guinée.
Dans une communication transmise à l’agence congolaise de presse consultée par Yabisonews.cd, samedi matin , METTELSAT a expliqué que « l’affectation du vent du nord-ouest, venant du Golfe de Guinée, amène des masses de nuages cumuliformes, occasionnant ainsi des orages et des pluies sur la capitale congolaise, en influençant les conditions locales ».
La pluie qui s’est abattue de deux heures à l’aube a provoqué de nombreuses inondations, notamment dans les communes de Limeté, Kalamu, Barumbu et Kasa-Vubu. Les eaux ont débordé la rivière Kalamu, inondant des maisons et des avenues entières.
« C’est la première fois que nous avons de l’eau jusqu’au salon. La route, voire notre cour, sont inondées. Des appareils électroménagers sont dans l’eau », a témoigné Achille Kidingu, habitant du quartier industriel de Limeté.
À Kalamu, l’eau a envahi plusieurs habitations, notamment autour des berges de la rivière en crue. Des familles ont dû déplacer des meubles et des effets personnels en urgence pour éviter des pertes plus importantes.
Dans les rues de Kinshasa, l’étonnement et la frustration dominaient. Certains habitants pointent du doigt le manque d’anticipation des services étatiques et appellent à une adaptation des politiques publiques aux nouvelles réalités climatiques.
« Les effets néfastes des changements climatiques sont là : nous avons des pluies diluviennes au-delà du mois de mai. C’est anormal. On n’a jamais connu ça », s’est indignée Mme Angélique Kahozi, une religieuse de 65 ans, habitante du centre-ville.
« Quelque chose a changé. Les pluies ne devraient pas se poursuivre en juin. Les spécialistes doivent nous fournir des explications. Les autorités doivent prévenir des dégâts et anticiper », a déclaré Henri Kumba, un retraité de 76 ans du quartier Kauka.
Cette situation vient contredire les repères météorologiques habituels de la population kinoise. Habituellement, les dernières pluies de la grande saison humide s’observent au plus tard au mois de mai. Pour cette année, METTELSAT avait d’ailleurs fixé la date moyenne du début de la saison sèche au 25 mai 2025, avec une marge de dispersion comprise entre le 18 mai et le 2 juin.
Dans son communiqué du 15 mai dernier, METTELSAT prévoyait une saison sèche dite « humide et sèche », marquée par une baisse des températures, mais aussi par la présence de poussières et quelques précipitations éparses. Toutefois, les pluies actuelles dépassent les projections de cette période dite transitoire, entre-temps, la saison sèche devrait se poursuivre jusqu’au mois d’août.
CTMAMPUYA