L’utilisation de stimulants sexuels à base de plantes, racines, écorces, poudres d’arbres et bien d’autres est devenue, une mode qui gagne de plus en plus du terrain auprès des jeunes habitants de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. C’est le constat fait par Yabisonews.cd lors d’une ronde effectuée, ce jeudi 07 septembre 2023 dans les différents quartiers de la commune de Ngaliema.
À Kinshasa, il n’est pas rare d’entendre des jeunes employés des expressions comme « midiembika » (ndlr: se pendre) ou même « truquer un match ». En réalité, ces termes voilés pour les non-initiés voudraient tout simplement dire recourir aux aphrodisiaques avant l’acte sexuel.
Dans le quartier Binza-Djelo appelé communément UPN, certains n’ont pas hésité à se confier ouvertement. C’est le cas de Schadrack, un jeune homme d’une vingtaine d’années, qui affirme utiliser régulièrement une poudre appelée « Ankoro » lors de ses rendez-vous amoureux. Son objectif est de rester en érection le plus longtemps possible par crainte de décevoir sa partenaire.
« J’utilise régulièrement une poudre appelée affectueusement Ankoro lorsque j’ai rendez-vous avec ma copine. Je l’emploie pour rester pendant longtemps en érection par peur de décevoir ma chérie » a déclaré cet habitant de Ngaliema.
Selon toujours ce jeune, cette fameuse poudre « d’Ankoro »ne présenterait aucun danger pour la santé surtout que c’est naturel.
« Même la quinine qu’on utilise contre la malaria est extrait de la quinquina qui est une plainte de la médecine traditionnelle. Et je suis certain qu’il y’a aucun inconvénient d’appliquer la poudre d’Ankoro », s’est-il défendu.
Un autre également croisé à Binza-Pigeon sous-couvert d’anonymat a aussi affirmé employé la plante baptisée « Mata kita » à cause de ses vertus aphrodisiaques.
« il peut arriver par moment d’être bloqué mentalement et d’éprouver un désir sexuel pour éviter cela , je peux glisser ce plante dans mon verre de bière que je consommerai quelque minutes avant de rencontrer ma dulcinée » s’est-il confié.
Au marché de Selembao, dans la commune de Bumbu, quelques vendeuses ont confirmé que les jeunes hommes sont actuellement les plus grands consommateurs de produits tels que l’Ankoro, le Kimbiolongo, le Mata kita et même de produits pharmaceutiques dans le but d’améliorer leurs performances sexuelles auprès de leurs partenaires.
« À notre époque, c’était des vieux qui utilisaient des plantes aphrodisiaques en raison de leur âge avancé, mais de nos jours, ce sont les jeunes qui en consomment de manière abusive. Certains achètent du Viagra et d’autres produits pour chercher l’endurance », a affirmé Veronika.
De son côté , Marcel Kafwibi médecin au centre hospitalier Makengo explique que, l’utilisation de stimulants sexuels, qu’ils soient à base de plantes ou pharmaceutiques, peut comporter des risques pour la santé.
« Il y a des conséquences, les aphrodisiaques entraînent une stimulation accrue de l’appétit sexuel liée à l’hormone qu’on appelle la libido.Mais à la longue les consommateurs développe le phénomène d’hypersensibilité. C’est -à -dire les normes sont trop stimulées endéans de leur activité normale d’où un moment il y aura une fatigabilité des organes et cela pourrait entraîner à la longue le dysfonctionnement sexuel des appareils de production chez l’homme » , a-t-il expliqué.
Par ailleurs, Il recommande à ceux là qui utilisent les stimulant sexuel de consulter un professionnel de la santé avant de recourir à de tels produits, afin de s’assurer de leur sécurité et de leur efficacité.
Cette tendance croissante à Kinshasa interroge sur les motivations sous-jacentes poussant de plus en plus d’adolescents et jeunes adultes à avoir recours à de tels stimulants. Une meilleure éducation sexuelle pourrait-elle contribuer à plus de confiance en soi et de communication dans les relations intimes ?
Christian-Timothée Mampuya
