Après les marées humaines sur les artères de Kinshasa le mercredi 23 juin dernier, marchant à pieds suite à la rareté des véhicules de transport en commun, des kinois interrogés par la rédaction de Yabisonews.cd saluent le rétropédalage du gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, sur sa mesure d’infliger une amende de 100.000 FC à tout véhicule de transport en commun qui dépasserait 50% de sa capacité d’accueil pour éviter la propagation du Covid-19.
Pour Mouhamed Sefu, trouvé au rond-point des Huileries le jeudi 24 juin, le gouverneur avait intérêt de revenir sur sa décision, car elle a préjudicié la majorité de la population kinoise, entre autres les élèves et les travailleurs.
« C’est une décision vraiment salutaire, surtout par rapport à la période difficile que nous traversons. Limiter la capacité d’accueil de transport en commun à 50% a posé beaucoup de problèmes, surtout avec les élèves qui devaient aller à l’école, les travailleurs qui devaient aller au service. C’était vraiment compliqué pour la journée d’hier le 23 juin. Donc, aujourd’hui l’autorité devait vraiment trouver une solution idéale concernant les transports. C’est déjà compliqué avec les demi-terrains et si on devait encore limiter la capacité d’accueil à 50%, c’était tuer la population à petit feu », a dit cet habitant de la commune de Lingwala.
Et pour Alain Mwamba, trouvé à l’arrêt de Batetela dans la commune de la Gombe attendant un taxi, le gouverneur Ngobila aurait dû tenir compte des réalités de Kinshasa avant de décider.
« Nous sommes contents qu’il ait revu sa décision vu les réalités de transport que nous avons à Kinshasa. C’est tout à fait normal qu’il puisse revenir sur son arrêt et prochainement en cas des pareilles situations, avant de prendre une quelconque décision, il faudra quand même qu’il tienne compte de ce que nous vivons. Nous souffrons déjà assez », a-t-il déploré.
Rappelons que pour limiter la propagation du Covid-19 qui est officiellement dans sa troisième phase en RDC, le gouverneur de la ville de Kinshasa avait pris la décision de limiter à 50% l’accueil des clients dans les véhicules de transport en commun, publics tout comme privés. A défaut, les chauffeurs récalcitrants étaient soumis au payement d’une amende de 100.000 FC.
Cette décision était à la base le mercredi 23 juin de la rareté des véhicules de transport en commun sur les artères kinoises, obligeant à des milliers de personnes de faire plusieurs kilomètres à pieds.
Sandrine Fundi