Le lac Kivu qui permet aux milliers d’habitants des territoires d’Idjwi, Kalehe et Kabare d’accéder aux produits de pêche (poissons et fretins) est depuis des années exposé à une destruction à grande échelle par des pêcheurs.
Ces derniers utilisent des « filets à petite maille » et beaucoup plus dans les zones de frayères où ils ramassent des petits poissons et fretins. D’autres utilisent même des moustiquaires pour pêcher et cela renforce la destruction de ces espèces dans le lac Kivu.
A ces jours, cette destruction a des conséquences énormes sur l’alimentation de la population en territoires d’Idjwi, Kalehe et Kabare.
La société dans sa diversité souhaite que les autorités prennent des dispositions qui s’imposent pour protéger le lac et permettre à la population d’accéder à cette alimentation de base.
« Ce lac est pour nous le grenier privilégié en aliment de base. 8 sur 10 familles à Idjwi mangent des fretins chaque jour. Mais comme le lac est d’étuit, chaque jour par des pêcheurs qui utilisent des filets prohibés, nous risquons de mourir de faim et même à Kalehe et Kabare », explique Chance Lwagera, activiste de la société civile d’Idjwi.
Ce lac pourra-t-il être sauvé ?
L’inspecteur territorial en charge de la pêche et élevage à Idjwi, reconnaît ces faits et indique avoir tenu plusieurs séances de formation et informations en faveur des pêcheurs, mais la destruction du lac est toujours décriée. Limité par manque des équipements pour suivre de près les pêcheurs, Barhunvana Bulambo, compte sur l’appui des autres services techniques.
« Les pêcheurs payent les filets à moins chers en provenance du Rwanda, or ces filets détruisent l’écosystème lacustre. Nos pêcheurs les utilisent dans les zone de production de poissons et fretins alors que ces zones sont considérées comme la maternité. Après quelques années, ce lac restera vide », alerte Barhunvana Bulambo.
Certains pêcheurs confirment aussi l’utilisation de ces filets prohibés mais en conivance avec certains militaires de la force navale.
« Les bons files coûtent chers et ne pas restés au chômage nous utilisons ces autres filets non autorisés, afin de survivre. Des militaires marins acceptent de recevoir quelque chose afin d’utiliser ces filets », explique un pêcheur sous anonymat.
Des habitants plaident pour la bonne gestion du lac Kivu afin d’éviter qu’il ne reste vide pendant qu’il contribue à l’alimentation de milliers de populations en milieux ruraux tout comme dans la ville de Bukavu.
Amani Baraka, cet habitant de Karhulo apelle à un contrôle technique et systématique des filets pour mettre fin à cette destruction.
Richelieu BYAMANA