Lubumbashi: L’érosion de Kigoma, un mouroir qui a également avalé 15 parcelles en 10 ans

Depuis près d’une dizaine d’années, le quartier Kigoma, dans la commune de Kampemba à Lubumbashi, est ravagé par une érosion meurtrière. Alimentée par les eaux de pluie et aggravée par l’absence de canalisations adéquates, elle a déjà emporté plus de 15 habitations et causé la mort d’au moins 10 personnes. Pendant ce temps, les autorités locales brillent par leur silence, malgré les cris de détresse des victime.

Causes identifiées et solutions attendues

Cette tête d’érosion, alimentée par les eaux des pluies en provenance du marché Texaco et du quartier Cadastre, continue de s’étendre chaque saison pluvieuse. L’absence de caniveaux fonctionnels et la prolifération des constructions anarchiques ont aggravé la situation. Le sol, fragilisé, cède à chaque averse, plongeant les habitants dans une peur permanente.

Selon le chef de cellule Van Kambemba, contacté par yabisonews.cd, « plus de 15 parcelles ont été englouties depuis 2015. Les pertes en vies humaines sont fréquentes pendant la saison pluvieuse. 10 personnes mortes et Nous avons enregistré toutes les doléances, mais jusqu’ici, les autorités n’ont pris aucune mesure concrète. »

Des victimes bouleversées

Parmi les nombreuses familles touchées, Fabrice Kabwika, ancien propriétaire d’une parcelle, témoigne avec amertume :
« J’ai perdu presque toute ma parcelle. Depuis 2018, nous avons alerté les autorités, mais personne ne nous a écoutés. Je suis maintenant locataire, car tout est parti. »

Même douleur du côté de Mauwa Antoinette :
« J’ai tout perdu un certain 23 mars 2020. Il avait plu toute la semaine, et cette nuit-là, j’ai entendu un bruit… c’était ma parcelle qui s’effondrait. Je vis avec mes enfants dans l’angoisse depuis. Nous attendons toujours une indemnisation depuis 2021. »

Pour Patrick Kayembe, motocycliste sur la ligne Kigoma – Radem, l’érosion est aussi synonyme de deuil :
« J’ai perdu plusieurs collègues motocyclistes dans ces eaux. Nous vivons dans la peur chaque jour. »

Jeanne Katond, habitante, s’étant confiée à yabisonews.cd résume le sentiment général :
« Chaque jour, la terre s’effondre un peu plus. Nous craignons pour nos vies et nos biens. »

Une urgence ignorée ?

Un responsable religieux, dont l’église a été menacée par l’avancée de l’érosion, déplore la négligence des autorités :

« Elles viennent sur place, elles constatent les dégâts, mais rien de concret n’est fait. »

Face à cette urgence, les habitants réclament des solutions immédiates, notamment, la construction de caniveaux pour canaliser les eaux de pluie, l’indemnisation des victimes, la meilleure urbanisation et planification du quartier et l’intervention d’experts en géographie et en aménagement pour des études de terrain.

Alerte de la société civile

Les acteurs de la société civile locale, qui suivent le dossier depuis plusieurs années, insistent sur l’importance d’une réaction rapide. Ils demandent à l’État d’agir pour éviter une catastrophe humanitaire de plus grande ampleur. Patient Mungereka, cadre de la société civile :
« Nous pensons que peut-être l’État congolais a oublié cette partie de la ville de Lubumbashi. Kigoma est parmi les vieux quartiers de cette ville, c’est le premier quartier de la commune de Kampemba. Les autorités doivent agir, car cette érosion peut, dans 15 ans, engloutir une grande partie de ce quartier. » à déclaré à Yabisonews.cd

 

Cedrick Katay Kalombo

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