La prison centrale de Kasapa est confrontée à une crise sanitaire majeure. En raison de la surpopulation, du manque d’eau potable et de nourriture, les conditions de vie y sont extrêmement précaires. Conçue en 1958 pour accueillir 800 détenus, cette structure pénitentiaire en héberge aujourd’hui plus de 2 500, soit, trois fois plus sa capacité. Cette surpopulation aggrave des conditions déjà critiques et favorise la propagation de maladies, dont la tuberculose multirésistante.
« Des centaines de détenus souffrent de la tuberculose multirésistante, et il y a plusieurs jours que nous alertons sur la surpopulation, le manque de nourriture et d’eau potable. Ils vivent à des centaines dans des conditions insupportables « , soutient l’avocat Papy Kahinda de l’ONG Justicia.
La malnutrition et l’accès limité à l’eau potable accentuent les risques sanitaires et compromettent la santé des prisonniers.
Plusieurs pavillons incendiés en 2020 n’ont jamais été réhabilités, ce qui accentue la promiscuité et les risques sanitaires. Les familles des détenus dénoncent le manque de soins et la difficulté d’accès aux médicaments.
« Mon frère est souffrant depuis deux semaines. Il n’y a pas de médicaments pour le soigner, et pour que nous puissions lui en apporter, il faut payer plus de 15 000 FC. C’est compliqué », déplore Henry Kapuku.
Kabedi Esther, une autre habitante de Lubumbashi ajoute : « Mon fils est malade depuis deux jours. L’État n’a pas assuré la nourriture des prisonniers. Il faut payer le double pour lui en fournir. »
Les agents pénitentiaires dénoncent également des conditions de travail difficiles : retards ou absence de primes, manque de matériel et d’équipements adaptés, alors qu’ils doivent gérer une population carcérale trois fois supérieure à la capacité initiale de la prison.
Lors d’une visite en septembre, le ministre de la Justice, Guillaume Ngefa, avait déjà pointé du doigt la mauvaise qualité de la nourriture et les conditions de vie déplorables des prisonniers.
Face à cette situation, les autorités sont appelées à intervenir rapidement pour réhabiliter les infrastructures, améliorer l’alimentation et assurer un suivi médical adéquat afin de protéger la santé des détenus et du personnel pénitentiaire.
Patrick Kasongo
 
								 
				 
															



